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Les rayures du Zèbre, foot et cinéma

Par magicjool, le mercredi 23 Mai 2018

Les rayures du Zèbre, foot et cinéma

           On se retrouve aujourd'hui pour un nouvel article sur le cinéma. Cette fois, je vais vous parler d'un film de 2013, « Les rayures du zèbre ». Ce film est une collaboration belgo-helvetico-franco-ivoirienne... Rien que ça. Il va être question des rapports nord-sud, des recruteurs de foot. Le réalisateur est le belge Benoît Mariage. Il fait ses premiers pas dans la réalisation de documentaire pour la célèbre émission Strip-tease longtemps diffusée en France sur la 3 vers minuit. Ce sont la plus part du temps des portraits de gens atypiques, le tout sans voix off. Par la suite, il jouera le journaliste qui accompagne Poelvoorde dans « C'est arrivé près de chez vous ». En 1999, il signe le film « Les convoyeurs attendent » avec Poelvoorde, il reçoit le prix du festival international du film de Stockholm. En 1997, déjà avec Poelvoorde, il recevait le prix du jury au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand pour « Le signaleur ». En 2007, il réalise « Cowboy » avec (je vous le donne en mille) Poelvoorde et Julie Depardieu. Son actualité proche est la sortie de « Mon ket » en 2018 avec l'humouriste belge qui monte François Damiens. Si vous voyez Strip-tease, Poelvoorde ou Damiens, vous vous douterez que son cinéma va méler joyeux loosers, cynisme et poésie.

             Alors pour l'histoire du film, rien de bien compliqué. On suit José Stockman (Benoît Poelvoorde), recruteur en fin de course, qui cherche une perle rare en Côte d'Ivoire. Il rencontre Yaya Koné (Marc Zinga, qui a joué en 2015 dans « 007 Spectre » et « Dheepan » ) et pense pouvoir en faire un grand joueur. Il décide de l'emmener en Belgique pour jouer au Sporting Charleroi. Pour le reste, j'espère que vous aurez envie de le découvrir par vous-même. Passée l'intro plutôt portée vers l'humour, c'est bien un portrait touchant et pathétique d'un homme qui représente un passé colonialiste. Poelvoorde est génial dans ce rôle de chasseur de tête cynique et réaliste sur ce qu'il est. L'émotion est au rendez-vous. Le réalisateur dit avoir voulu rendre un aspect documentaire comme dans Strip-tease et cela se sent. La caméra à l'épaule appuie un réalisme certain. Il faut aussi bien se dire que le regard porté sur l'univers du football est distancié, froid. Il s'agit d'une toile de fond, mais aussi pour ces jeunes africains d'un piège duquel trop peu en sortent. Film belge oblige, le parallèle est évident entre ce recruteur et le colon blanc. Dans un savoureux dialogue avec son fils, Stockman dit « Tu as honte de moi, le père esclavagiste ». Bref, pas de vision idyllique de la réalité. Oui l'Europe est riche et profite de la jeunesse et du talent des africains à moindre frais. Oui les africains ne sont pas dupes et essaient de soutirer dés que possible le moindre sous aux prétentieux blanc. Et pourtant, Stockman le désabusé est amoureux d'une ivoirienne, bien que son regard soit pessimiste. Yaya Koné est lui aussi un excellent personnage, petit bandit de la rue qui joue au foot la nuit, qui dit avoir 19 ans alors qu'il en a 25, au talent certain. Pourtant des joueurs comme lui ne sont pas si rare. On en vient comme le président de Charleroi à se demander si le « flair » de Stockman n'est pas du passé. Sa relation avec Koné prend une tournure presque filiale mais un monde les sépare sans cesse. On suit cette histoire avec intérêt sans voir le temps passer. On s'attache à ces gens.

       Pour finir, que dire si ce n'est foncez regarder ce film. Je me suis régalé et j'ai savouré les petites pépites d'humour cynique. J'espère que vous aurez envie de le découvrir vous aussi, pour ceux qui ne le connaissent pas. J'invite ceux qui l'ont vu à donner leur avis en commentaire. Avez-vous aimé ? Oui ? Non ? Pourquoi ? Bref, au delà du plaisir de vous parler de cinéma, je suis également content de mettre en avant un long métrage porté très largement par nos cousins belges. Ce pays apporte toujours des petits trésors, que ce soit en football ou en cinéma. Je ne vous donne pas de date pour un prochain article mais j'espère que ce sera très bientôt. Mais ça c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
81 lectures

Commentaires 6 commentaires

Nonardinho Nonardinho

vendredi 25 Mai 2018 à 22h18

Chez pas gagné emoji 20
le professeur le professeur

vendredi 25 Mai 2018 à 07h03

Je parle de chez arriver près de chez vous emoji 15
le professeur le professeur

vendredi 25 Mai 2018 à 07h02

C’est un classique mais de notre âge emoji 17
Tout en noir et blanc et complètement barrée.
« C’est pour rire gamin «  emoji 20
Nonardinho Nonardinho

jeudi 24 Mai 2018 à 22h53

Moi aussi emoji 16
chrisnonore chrisnonore

jeudi 24 Mai 2018 à 19h17

J'aime bien Poelvoorde et Damiens mais je n'avais jamais entendu parler de ce film. emoji 15
coach zitoune coach zitoune

mercredi 23 Mai 2018 à 21h56

J’adore « C’est arrivé près de chez vous » et François Damiens... emoji 18