Paris perdu en cinémascope

Tous les coups sont permis pour tenter de faire plier l'OL. Le PSG se l'est joué pas d'amis, au bord de l'implosion, avec un Cayzac plus larmoyeux que jamais. Mais il en faut plus pour désarmer le gône. Sans N°9, le 69 sert le dessert en fin de match et tant pis pour ceux qui ont les yeux qui piquent.

L'OL n'est pas une équipe hollywoodienne. A Gerland, le gentil ne gagne pas à la fin. Il repart, comme les autres, avec sa petite raclée, sa petite leçon d'efficacité, de combat physique. Il repart la tête basse, tel le Lacombe fasse à ces incertitudes. Il repart tel le Diané, le Mendy, le Cissé ou le Hellbuick, la queue entre les jambes, regardant derrière lui se rapprocher Monaco ou Nantes.

Lyon n'aime pas les gentils, car il a trop longtemps il a été le gentil. Trop longtemps, les équipes attendaient impatiemment la venue de Lyon, pour prendre 2 points et s'amuser de Havet, Furlan, Topalovic ou Nono. Trop longtemps, Lyon a contemplé les sommets. Et tel un Joker défiguré, l'OL a juré de ne plus jamais faire de cadeaux aux gentils. S'il reste 5 secondes pour marquer, alors tout le monde y va. On mène 2-1 à la 87ème ? Malouda va au pressing et en plante un troisième.

Dans les films amarécains (comme dirait Fidel Lachance), le méchant met toujours 3 heures avant d'achever son ennemi juré. Souvent, le héros profite de cette hésitation pour s'échapper et assurer sa victoire. Avec l'OL, le scénario est joué d'avance. Si je ne te tue pas dans les 5 premières minutes, alors tu mourras dans les 5 dernières.

On a voulu nous attendrir, hier, sur cette superbe petite équipe du PSG, qui lutte tant qu'elle peut contre vents et marrées, contre le racisme, les CRS, les hooligans, les chèvres, les taupes, les agents véreux, les journalistes pourris, les marques de chaussure, les réalisateurs en herbe. Allez, donnez-lui une chance, c'est le club de la capitale quand même ! Elle s'en est pris 4 contre Tel Aviv, même le FC Hezbollah a fait mieux.

Et que je te sors les larmes, le nain vert et son micro magique qui essaye vainement de parler à quelqu'un pour voir luire un soupçon de pitié dans l'oeil de Juninho. Pas de bol. Même l'arbitre, luxembourgeois (on a pas assez d'arbitres français, dirait Frèche ?), n'y est pas allé du sien. Une prise de catch sur Wiltord et il ne sort pas le rouge : 0 côté spectacle, son arbitre de touche. Finalement, Paris marque sur coup franc. On croit que l'OL va se faire prendre au regard mouillé de Rodriguez et puis non. A 5 minutes de la fin, on plie ça et on rentre à la maison.

Non mais, on va tout de même pas chialer comme des pétasses devant un club dont le seul exploit reste une victoire contre le Rapid de Vienne. Qu'ils aillent gagner à l'OM.

Finalement, je vais envoyer mon scénar' de film kleenex à Vikash.

Les palmes d'Or, ça en fera une belle paire à Mendy !

Rideau.