« Le directeur du jeu ne doit pas en devenir l'un des acteurs principaux. » La sentence, énoncée par Jean-Marc Furlan dans un large sourire, résume assez bien le sentiment éprouvé par les Strasbourgeois. Hier soir, dans un chaudron bouillant malgré les trombes d'eau, le Racing a la vague impression de s'être fait flouer par l'arbitre.
 Monsieur Piccirillo, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a ainsi donné à cette rencontre un tour inattendu. Alors que les Alsaciens étaient plutôt bien rentrés dans la partie, se montrant même dangereux sur le but de Janot, l'arbitre donne un sérieux coup de pouce aux Stéphanois quand Sall s'offre une percée au coeur de la défense alsacienne.

« L'arbitre a pris part
au scénario »

 « Qu'il accorde un penalty, ça, je ne le discute pas, dit Furlan. Qu'il expulse Lacour, c'est une autre histoire. L'arbitre a pris part au scénario. L'esprit du jeu en a été totalement faussé. A onze contre onze, il y avait pourtant un très bon coup à jouer. »
 C'est qu'au coup d'envoi, Saint-Étienne était en proie à quelques doutes. Laurent Roussey n'y est d'ailleurs pas allé de main morte. Après la courte défaite concédée dimanche à Gerland (1-0), l'entraîneur stéphanois a ventilé du sang neuf.
 Le duo de récupérateurs, Matuidi et Perrin, a ainsi cédé sa place à une paire inédite composée du jeune Sall et de Landrin. En attaque, l'ex-Nantais Payet et « Bafé » Gomis sont aussi renvoyés sur le banc, au profit de Gigliotti et de Douala.

Prendre trois points
contre les Merlus

 Furlan, qui avait misé sur la vitesse de Gameiro, seul en pointe, n'était pas loin de gagner son pari. Si Éric Mouloungui avait cadré sa frappe sur un centre du petit attaquant (9e'), tout aurait été différent. « Oui, mais on ne va pas s'appesantir là-dessus », tempère l'entraîneur alsacien, qui n'a « rien à reprocher » à ses joueurs.
 Si le penalty d'Ilan et l'expulsion de Lacour ont mis Strasbourg en difficulté, les Ciel et Blanc n'ont jamais baissé pavillon. « On comptait vraiment revenir au score, poursuit Furlan. On investissait sur le temps, en se disant que l'une ou l'autre occasion allait se présenter. »
 Au lieu de cela, c'est le malheureux Abdessadki qui est venu pousser la balle au fond de ses propres filets (69e'). Cette fois, le sort était scellé. « Notre voeu le plus cher, c'était de prendre trois points sur les matches de Saint-Étienne et de Lorient, conclut Furlan. Désormais, on sait ce qu'il reste à faire. »
 Gagner, samedi contre les Merlus, et effacer cette triste soirée stéphanoise, voilà l'objectif de cette fin de semaine. Le début de championnat serait alors une franche réussite, et la déconvenue d'hier soir à ranger au rayon des pertes et profits.