Des merlus à l?assaut d?une panthère... et Paris en alerte !

Je devais vous présenter dans cet article un match de football très prometteur entre l’ASSE et le FC Lorient. Je vous aurais parlé d’une rencontre improbable entre une panthère redoutable dans son antre et des merlus virevoltants en déplacement. Mais voilà…

j’ai mal au foot.

J’ai mal et je suis très inquiet pour tous mes amis supporters. Comme je le craignais, l’inadmissible et stupide agression raciste commise la semaine dernière à Paris commence à se répercuter sur des milliers d’innocents.

Au départ, nous avons un délit commis sur la voie publique : l’agression d’un pauvre supporter israélien par une bande de 150 « courageux ». Un policier se porte à son secours. Puis l’affaire dégénère et l’un des assaillants est tué.

« Depuis le temps que cela devait arriver… » ; aucun amateur averti de notre championnat n’a été surpris d’apprendre cette mort aux alentours du Parc des princes. Elle aurait d’ailleurs pu arriver à Nice, à Marseille, à Lyon, à Lille ou ailleurs. Depuis les années 80, les affrontements entre hools et/ou franges radicales de pseudos supporters se perpétuent dans les grandes villes de notre pays en marge des matchs de football. La littérature à ce sujet remplirait une section de bibliothèque.

Le mal est connu et identifié. Malaise social, quête de reconnaissance et d’appartenance, fierté mal placée… tous ces ingrédients explosifs nourrissent ces batailles de rue. J’ai bien dit « bataille de rue ». Car depuis plusieurs années, avec la transformation des stades en prisons dorées (tribunes séparées, caméras de surveillance, stadiers, crs ou gendarmes mobiles, interdictions de stades…), les affrontements violents ont heureusement déserté les tribunes.

Le problème ne relève donc plus du football mais de la sécurité publique. Et c’est là que se situe le malheur des honnêtes supporters. Depuis vendredi, notre sport et ses composantes se retrouvent embarqués dans les affaires politiciennes des candidats à la présidence de la République. Le pire est à craindre : surenchère médiatique, chasse aux supporters (dissolution d’associations), délit de faciès, mesures administratives abusives…

Le match de Paris ce dimanche n’est qu’un prémisse : horaire décalé (même si je suis favorable aux matchs le dimanche après-midi), tribune fermée, vente des billets et police confiées aux associations de supporters (!), couvre-feu décrété… Le grand n’importe quoi se met en place. Tous ceux qui n’ont jamais pris leurs responsabilités depuis 20 ans (élus, lfp, clubs) n’hésitent pas à donner des leçons et à prendre des mesures qui emmerderont tout le monde, sauf ces fameux indépendants responsables des troubles.

Bon courage à ceux qui iront au Parc. Voilà le programme qui vous attend. Je cite les indépendants :

« La cible désignée, ce sont les forces de police. On a tous envie d’en découdre et à moins d’un miracle, ça ne se passera pas bien » ; et la réponse des autorités « On va voir. S’ils veulent faire la guerre, on leur fera la guerre ». Les journalistes compteront les points.

Et le foot dans tout cela ? On s’en tape ! Alors simple supporter, je dénonce cette énième prise d’otage et les habituels amalgames. Quand ce ne sont pas la ligue ou la télé, ce sont les politiques et les extrémistes. Que la Coupe du Monde 98 est loin. Rappelez-vous : « C’est beau un monde qui joue.»