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Chronique des coupes d'Europe : Monaco n°2

Par magicjool, le mercredi 09 Mars 2016

Chronique des coupes d\'Europe : Monaco n°2

Voilà un long moment que je n'avais pas publié d'articles, et mes chroniques des coupes d'Europe que j'avais voulu régulière sont restées lettres mortes jusqqu'à maintenant. Il est juste envers les fans de Monaco et de Sainté que je réalise celles qui manquent même si elles seront moins d'actualité. Et pour commencer, je vais aborder une aventure récente et épique. Vous l'aurez deviné, il s'agit de l'AS Monaco en 2004. En effet, cette année-là, Didier Deschamps entraîne le club du Rocher et va se lancer à la conquète de la Ligue des champions.

Les plus jeunes sur le site doivent avoir un bon souvenir de cette épopée, il s'agit peut-être même pour certains des premiers émois footballistiques de leur jeune vie. Je vais donc tâcher d'être fidèle à mon ressenti de cette époque et je l'espère à vos souvenirs.

Qui dit années 2000, dit bien sur égémonie de Lyon sur le championnat de France. C'est d'ailleurs fort logiquement que l'on attend beaucoup des gones sur la scène européenne. Monaco et Marseille, les deux autres représentants de l'hexagone en LDC vont jouer avec beaucoup moins de pression. Le tenant du titre de la compétition est le Milan AC après une finale purgesque face à la Juventus. Comme d'habitude, la compétition réunit les grand cadors du foot européen, les meilleurs joueurs du monde. L'AS Monaco, dauphin des lyonnais en championnat la saison précédente, se voit directement qualifiée pour la phase de groupe. Le tirage au sort sera plutôt clément. Ils vont affronter dans le groupe C, le club espagnol du Deportivo La Corogne, le PSV Eindoven et l'AEK Athènes. Pas de gros favoris. Marseille tirera le Real Madrid, le FC Porto et le Partizan Belgrade. Lyon devra affronter le Bayern, le Celtic Glasgow et Anderlecht. Deschamps a bien conscience qu'il y a un coup à jouer pour remplir l'objectif de la qualification pour les 8èmes de finale.

La compétition démarre aux Pays-Bas face au PSV. Aucune équipe française ne l'a jamais emporté là-bas. Mais les monégasque démarre de façon très enthousiaste. Il vont jouer un match maîtrisé et ouvrir le score par Morientes avant de doubler la mise par Edouard Cissé, l'expérimenté. Eindoven réduira la marque en vain. Monaco gagne et commence comme il faut sa campagne. Ensuite, ils reçoivent l'AEK Athènes qu'ils vont étrier 4 à 0. Rothen, Giuly, Prso, Morientes, Evra sont des piliers de cette équipe. Le dernier match aller se déroule à La Corogne face au favori du groupe. Monaco se retrouve dans u match rude, fermé. La tension est présente et les espagnols finissent par marquer le but de la victoire à la 83ème minute. C'est un peu amer que l'AS Monaco rentre bredouille de Galice.

Les matchs retour démarrent donc par la revanche face au Deportivo. On s'attend à un match difficile, on craint certains joueurs dont Tristan. Le match commence alors et nous assistons à un scénario complètement fou. Dés la 2ème minute, Rothen ouvre le score. A la 11ème, Giuly marque le 2ème but. Prso inscrit un doublé à la 26ème et 30ème minutes. Monaco mène 4 à 0 en une demi-heure !!!!! Et ce n'est pas fini. Tristan marque à la 39ème pour le Depor, on croit à une réaction mais ce n'est qu'un soubresaut. Scaloni marque à la 44ème. 4 à 2, on se dit que c'est moins bon mais Prso marque le 5ème but à la 45ème minute. Au retour des vestiaires, dès la 47ème, Plasil inscrit le sixième but monégasque suivi à la 49ème par Prso qui marque son quatrième but personnel. Il s'agit d'une humiliation pour l'actuelle meilleure défense du championnat d'Espagne... 7 à 2. Tristan marque à nouveau à la 62ème minute. 7 à 3. Mais c'est bien le club de la principauté qui va avoir le dernier mot en marquant par Edouard Cissé à la 67ème. Score final de 8 à 3 qui va marquer tous les esprits. Monaco est de loin la meilleure attaque de Ligue des Champions. Prso en est le meilleur buteur. L'ASM devient d'un coup l'objet de tous les regards. Que penser d'un tel résultat ? Monaco est-il si fort ? S'agit-il d'un gros naufrage des espagnols, épisodique, isolé ? Quel doit être l'objectif de Monaco dans la compétition ?

Il s'agit de confirmer face au PSV au match suivant à Louis II. Et l'ASM va légèrement coincer. Ils ouvrent le score par Morientes à la 34ème minute. Mais en fin de match, les hollandais qui ne sont pas venus pour jouer les victimes de services, vont égaliser grâce à Vennegor à la 84ème. Ce match nul sera sans conséquences à condition de ne pas rater le dernier match. La Corogne pillonne derrière. A Athènes, personne ne parviendra à marquer. Le nul est suffisant aux monégasque pour garder la première place vu que La Corogne perd à Eindoven 3 à 2. Ca s'annonce bien pour les 8èmes de finales. Sachant que Lyon aussi se qualifie à la première place de son groupe. Marseille ne passera pas le premier tour, sortie par le Real et le FC Porto de Mourinho.

En 8ème de finale, L'AS Monaco tire le jackpot, son adversaire sera le modeste club russe du Lokomotiv Moscou. Il s'agit de la petite surprise de la compétition qui a sorti l'Inter lors de la phase de poule. Deschamps sent une double confrontation compliquée notamment à cause du déplacement en Russie, intox ? En tout cas, le match aller aura été très bien préparé mais le club moscovite joue le tout pour le tout sans complexe. Izmailov ouvre le score à la 32ème minute. Maminov double la mise à la 59ème. Il fait très froid et c'est pourtant un homme du sud, providentiel qui va sauver les joueurs du rocher. Morientes, venu du Real Madrid, va marquer le but à l'extérieur si important à la 69ème minute. Ce n'est que l'un de ses buts si précieux de l'espagnol cette année-là. Et le match retour confirmera la tendance, serré, très serré. Les russes sont solides. A la 18ème minute, Prso rate un penalty... on se dit que rien ne va. C'est seulement à l'heure de jeu qu'arrivera la libération pour les joueurs de la principauté par... Prso qui rattrappe une erreur qui en cas d'élimination aurait pu le poursuivre toute sa carrière. Monaco gagne 1 à 0, strict minimum mais qualification pour les ¼. Pour les autres 8èmes, on peut souligner la qualification du Real face au Bayern, la qualification surprise du FC Porto contre Manchesteer United. La Corogne élimine la Juventus. Chelsea assure le minimum face à Stuttgart et Milan élimine le modeste Sparta Prague. Enfin, Lyon élimine la Real Sociedad.

Les ¼ de finales vont être relevés. Monaco s'en sort cette fois avec le pire des tirage et va affronter le « Galactique » Real Madrid. Lyon semble s'en tirer en affrontant Porto. Il y aura un duel londonien entre Arsenal et Chelsea. Enfin La corogne affrontera le Milan AC.

Le match aller se déroulera au Santiago Bernabeu, stade qui voit généralement les clubs français souffrir. Les Zidane et consorts ne laisse pas penser qu'il en sera autrement pour les hommes de Deschamps. Squillaci, sur un cafouillage et contre le cours du jeu, vient ouvrir le score. Surprise à la mi-temps, Monaco mène 1 à 0. Tout de suite au retour des vestiaires, Helguera égalise. A la 70ème, Zidane donne l'avantage aux Merengue. Figo marque à la 77ème. Ronaldo termine le boulot à la 81ème minute. 4 à 1, dure réalité. Le rouleau compresseur s'est mis en route. Puis soudain, 2 minutes après, surgit Morientes qui marque. Stupeur du Bernabeu face à son ancien enfant chéri. 4 à 2. C'est toujours un défaite mais un léger entrefilet d'espoir se laisse apercevoir.

A Monaco, pour la première fois depuis des siècles, le stade Louis II est plein et surtout derrière l'ASM (alors ne le prenez pas mal supporter monégasque mais que dire d'autre quand on est sincère). La question qui se pose c'est comment stopper la magnifique armada madrilène et toutes ses étoiles.Le talent ne suffira pas,il faudra tout donner pour retourner une situation un peu desespérée. L'ASM démarre dominatrice. On se dit qu'il y a de la place. Cependant, Raul vient marquer le premier but du match. On se dit que c'est un coup de massue sur la tête des monégasques. Juste a avant la mi-temps, à la 45ème, Giuly égalise. A pause c'est le status quo. En revenant sur le terrain, les monégasques semblent libérés, ils jouent de façon tonitruante. Ils amènent le brin de folie qu'il faut pour réaliser un exploit. Morientes donne l'avantage à son équipe dés la 48ème minute. On lit sur les visages madrilènes le doute. Le stade s'emballe et pousse les joueurs du rocher comme jamais. On y croit. Devant ma télé, je suis en pleine euphorie. Tout ce que tentent les monégasques fonctionnent. On ne sait plus de quel côté sont les galactiques. A la 66ème, Ibarra frappe au but, ce tir ne paraît pas dangereux mais giuly surgit et coupe la trajectoire d'une Madjer de légende. 3 à 1. Monaco est à ce moment qualifié. Le stade rugit de façon assourdissante. Commence pour moi et tous les téléspectateur la tension. Mais l'ASM ne semble pas pouvoir rater le coche. Raul marque un but mais le drapeau de hors-jeu s'est levé. Monaco tirera sur le poteau... La qualification est là. Dans les autres rencontres, Lyon est sorti par Porto, Chelsea élimine Arsenal et La Corogne sort le tenant du titre milanais.

Les demi-finales opposeront Monaco à Chelsea et Porto à La Corogne. C'est encore une grosse cylindrée que va devoir affronter l'ASM. Mais à ce niveau, ce n'est pas une surprise. Deschamps réalise des miracles avec cette équipe. Tout le monde maintenant en France est acquis à la cause monégasque. Et si un club français remportait à nouveau la Ligue des champions 11 ans après l'OM. Le match aller est à Louis II. Prso ouvre le score à la 17ème minute. Mais Crespo égalise à la 22ème. Ce but fait mal. A la 51ème, Makelélé use de sa malice pour faire expulser Zikos. On se demande si Monaco n'est pas trop naïf à ce niveau de compétition. Et encore une fois, c'est dans les situations desespérées que Monaco sait se montrer au top. A la 77ème, c'est le grand Morientes qui marque le 2 à 1. Enfin, Nonda, à peine entré en jeu depuis quelques secondes, marque un troisième but à la 81ème. Monaco a de la marge pour envisager le retour sereinement. A Stamford Bridge, l'ambiance est forte. Chelsea et ses noms doit montrer un autre visage. Dés le début de la rencontre, ils archi dominent. La soirée va être longue à ce rythme. Monaco choisit de faire le dos rond pour laisser passer l'orage mais à la 22ème Gronkjear ouvre le score d'une belle frappe dans la lucarne. Lampard double la mise juste avant la mi-temps (44ème). Les carottes sont cuites à ce moment là. Rien ne laisse présager un retournement de situation. Seul Roma, qui a évité le naufrage, Rothen et Morientes sortent un peu la tête de l'eau. Pourtant dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, Ibarra marque le but de l'espoir sorti de nulle part. La deuxième mi-temps voit petit à petit Chelsea baisser le pied en terme de rythme. Tous les efforts se paient. A l'inverse Monaco semble revenir dans le match. Roma réalise un arrêt formidable face à Lampard et dans la foulée, suite à une contre attaque éclair, Bernardi lance le miraculeux Morientes qui tue les espoirs londoniens en égalisant (61ème). Tout s'effondre pour Chelsea. La première période presque parfaite des londoniens est effacée. Plus rien ne changera. Monaco réussit un nouvel exploit marquant. Il y aura un club français en finale de la Ligue des Champions.

L'adversaire des monégasques dans ce dernier match sera le FC Porto. Les joueurs de Mourinho ont déjà remporté la Coupe UEFA l'année précédente. Il faut se méfier de ce groupe composé d'internationaux portugais comme Maniche, Vitor Baia, Deco, Costinha, Carvalho... Du côté monégasque, on compte sur les deux feux follets du milieu Rothen et Giuly et bien sur Morientes qui sait toujours marquer au bon moment. La finale a lieu à l'Arena Aufschalke de Gelsenkirchen, en Allemagne, le 26 mai 2004. Très vite le rêve s'effondre avec la blessure de Giuly. Les têtes monégasques ne s'en remettront jamais. Monaco réalise un match insipide face à une équipe qui maîtrise son sujet. A la 39ème, Gomes ouvre le score. 1 à 0 pour Porto à la mi-temps. Les espoirs restent vivants mais le retour des vestiaires confirmera l'absence monégasque sur ce match. Deco à la 71ème, puis Alenichev à la 75ème confirme le succés portugais, serein, facile. L'aventure s'arrête ici pour les hommes de Didier Deschamps avec une légère amertume, un arrière goût de gachis. Depuis, plus aucun club français n'a atteint ce stade de la compétition. Un chant du signe avant le déclin du foot français.

Bientôt, je reviendrai sur une épopée stéphanoise mais ça c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 3 commentaires

mitrovich mitrovich

samedi 12 Mars 2016 à 07h49

merci mec c'etait cool de revivre cette aventure sous ta plume, j'en ai encore des frissons.
rijekayu rijekayu

vendredi 11 Mars 2016 à 17h22

Je me garde cette chronique pour le bus emoji 13
chrisnonore chrisnonore

mercredi 09 Mars 2016 à 16h27

Mieux vaut tard que jamais mon cher Julien.emoji 15
Ce match retour face au Real est l'un des grands exploits du foot français. Monaco avait fait un super recrutement avec Morientes. Et avoir Deschamps comme joueur, capitaine ou entraineur, c'était la garantie (presque) assurée d'une belle réussite.emoji 15