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Chronique des coupes d'Europe : Girondins de Bordeaux

Par magicjool, le jeudi 22 Octobre 2015

Chronique des coupes d\'Europe : Girondins de Bordeaux

 Bonjour à tous et bienvenus pour cette nouvelle chronique des coupes d'Europe. Et aujourd'hui nous allons revenir à la saison 1995/96 pour évoquer avec vous ce qui a peut-être été la plus longue et la plus dense (comme ma... oups pardon) épopée européenne qu'il m'aie été donné de suivre. Et cette épopée est celle des Girondins de Bordeaux sur deux compétitions, la coupe Intertoto et la coupe UEFA. Nous retrouvons donc la coupe à Toto que j'ai évoqué dans une ancienne chronique, et où les clubs français ont souvent brillé.

Notre chronique démarre en juillet 1995 juste après une saison où les girondins terminent 7ème, juste derrière la dernière place automatique pour l'UEFA. Ils sont alors entraîné par Slavo Muslin. Ils évoluent dans un groupe très nordique, affrontant Odense (danemark) et Norrköping (Suède) à domicile pour deux victoires 4 à 0 et 6 à 2. Al'extérieur, ils iront faire le nul en Finlande contre Helsinki 1 à 1, puis en République d'Irlande contre Bohemians gagner 2 à 0. Bordeaux termine logiquement 1er de son groupe et se qualifie pour la suite. Le mois de juillet se termine avec la réception de Francfort en 8ème, une belle victoire 3 à 0 qui les qualifie au tour suivant. Dans cette version de l'Intertoto, seule la ½ finale se joue en aller/retour, et il n'y a pas de finale Intertoto. En quart de finale, les Girondins reçoivent Heerenven et se qualifient contre les bataves en gagnant 2 à 0. Pour la demi-finale, ce sont à nouveau des allemands qui leur barrent la route, le FC Karlsruhe. Le match aller a lieu le 8 août en Allemagne où les bordelais réalisent un grand match et l'emportent 2 à 0. Le 22 août, au Parc Lescure, ce sont des allemands revanchards qui viennent arracher un nul 2 partout. L'essentiel est fait et Bordeaux est en coupe de l'UEFA.

Une telle saison, vous le comprendrez, laisse des traces. Bordeaux connaît des difficultés en championnat. En coupe d'Europe, le goupe se transcende et offre un autre visage à ses supporters. Ainsi en 32ème de finale, Le tirage est clément avec le club d'Afflelou, offrant comme adversaire la modest équipe du FK Vardar Skopje, des macédoniens. Bon, il faut toujours se méfier des équipes de l'ancienne Yougoslavie, très joueuse. Bordeaux est encore une fois impeccable à l'extérieur, l'emportant 2 à 0. A Lescure, les joueurs se contentent d'assurer la qualif avec un nul 1 partout. Direction les 16ème et l'équipe russe du Rotor Volgograd. Là, l'opposition devient plus sérieuse et le match aller à domicile est serré, victoire 2 à 1 sur le fil avec un penalty de Witschge à la 90ème. Les russes sont donc en pas trop mauvaise position avant le retour dans le froid des steppes russes. Mais les Girondins font faire mieux que se défendre, ils vont gagner la rencontre 1 à 0. La solidité et le jeu proposé par cette équipe est complètement à l'opposé de ce qui est affiché en championnat où Bordeaux est toujours à la traine. Pourtant si l'on jette un œil sur le groupe, on s'aperçoit de sa qualité, 3 jeunes prometteurs Lizarazu, Zidane et Dugarry, le très talentueux hollandais Witschge, des joueurs comme Bancarel, Dutuel et bien sûr le mythique gardien Huard. Bref, c'est une équipe taillé pour la gagne et c'est tant mieux car en 8ème de finale, l'adversaire est espagnol, le Betis Séville. Le match aller a lieu en France, et dans leur jardin, les bordelais vont se montrer cette fois intrétables, l'emportant 2 à 0 sur des buts de Croci et Dutuel. Le retour ne paraît paas insurmontable, d'autant que Bordeaux jusque là voyage bien. D'ailleurs, ils se facilitent la tâche dés la 4ème minute sur un but de Zidane (auteur de 5 buts auparavant en Intertoto, ce sera le seul pour lui dans cette C3). Le bétis gagnera finalement 2 à 1 mais est éliminé.

Vous l'attendiez depuis le début, le grand moment de cette campagne de 1996, cet exploit très connu du foot français. Mais avant d'évoquer avec vous ce ¼ de finale de légende, il est bon de revenir sur le contexte. Bordeaux en championnat n'y arrive toujours pas, fleurtant dangeureusement avec la zone de relégation. Malgré le parcours européen, Slavo Muslin est licencié en février 1996 et remplacé par Gernot Rohr. C'est donc avec un nouvel entraîneur que les Girondins de Bordeaux se rendent à San Siro le 5 mars pour défier le terrible club transalpin du Milan AC qui a été le plus grand nom des années 90 avec Manchester United à mon sens, et le Barça de Cruyff. Mais cette fois, le voyage n'est pas aussi positif, Milan est intraitable et gagne 2 à 0 par Eranio et le gigantesque Roberto Baggio. Les chances de qualifications sont presque nulles, presque... car remonter un score de 2 buts face au grand Milan relèverait d'un exploit dont on imaginnait seulement l'OM de Tapie capable et qu'il n'a d'ailleurs jamais eu à réaliser. C'est le moment d'histoire annoncé pour le club. Soit un match de légende qui ferait rejoindre les Sainté, Marseille, Bastia ou Reims, soit une fin de saison en forme de cauchemard. Le retour s'annonce bouillant, le Parc Lescure est bondé, en ébulition, ce qui est trop rarement le cas pour cette équipe. Milan est venu avec sa grosse équipe, Weah, Baggio, Desailly et Vieira (ancien camarade de Zizou à Cannes), Maldini, Baresi, Costacurta, Donadoni... on ne rigole pas !! Le match est retransmis sur Canal+, une fois n'est pas coutume je suis derrière mon écran de télé, buvant les parole de Gilardi et de Michel Platini aux commentaires. Platoche pour l'occasion va montrer ce soir là son incroyable sens du jeu anticipant aux commentaires les actions décisives, disant à l'avance ce qu'iil faut faire. J'ai rarement vécu cela vraiment. Ce mec a eu le foot dans le sang c'est indéniable. Et me voilà, en compagnie de millions, d'autres comme un fou lorsque Tholot marque le premier but du match à la 14ème minute sur un centre de Lizarazu. C'est le score à la mi-temps. En début de seconde période, les bordelais qui ont fait preuve d'une grosse intensité lors de la première période, marquent un peu le pas mais la machine se remet en marche. Puis à la 64 ème minute, coup franc de Zidane à gauche de la surface, du côté de la tribune des Ultra Marines. Le coup de pied tendu de Zidane et contré, mais Dugarry sent bien le coup et reprend en pivot d'une frappe croisée qui termine sa course au fond des filets. 2 à 0 !!! Le miracle est là, on n'en doute pas. Devant ma télé, je sais qu'il se passe quelque chose, comme Paris face au Réal, ou Marseille face au Milan déjà (par deux fois). Seulement, il faut enfoncer le clou et marquer le 3ème. Il ne faudra que 6 minutes pour le voir. Zidane récupère un ballon dans le couloir gauche bien servi par Witschge, les deux réalisent un festival au milieu. Zizou (appelation contrôlé puisque c'est Courbis qui lui a donné le surnom à son arrivée à Bordeaux) repique vers l'axe, tente de servir Tholot dans la profondeur, c'est contré mais ça revient dans les pieds de Zidane qui glisse alors le ballon à droite pour Dugarry qui est étrangement seul. La suite c'est une frappe croisée puissante sans contrôle, un but mythique qui reste gravée dans la mémoire du foot français. 3 à 0. Capello est fou sur son banc mais ses joueurs peinent à écouter les consignes tant le Parc Lescure est en transe. Le score en restera là, les Girondins sont qualifiés en demi-finale de coupe de l'UEFA. Une nouvelle épopée vient de prendre forme. Ce match est un classique.

Après un exploit comme celui-ci, les bordelais sont attendus. Sur leur route se dresse un adversaire surprenant, le Slavia Prague. Le club tchèque a éliminé sur son parcours les allemands de fribourg, les Suisses de Lugano, le RC Lens et l'AS Rome. Il serait donc malvenu de les prendre à la légère. Le match aller a lieu à Prague où les bordelais retrouvent les bonnes habitudes en l'emportant 1 à 0 grâce à un but de Duga à la 9ème minute.A Lescure, même tarif, Tholot marque le but du match à la 46ème minute et se qualifie pour la finale. Le parcours de Girondins est un exploit hors normes. Il s'agit de la seule équipe à être sortie de l'Intertoto pour atteindre la finale de la coupe de l'UEFA. Mais en face, c'est le Bayern de Munich, un monstre du football, Oliver Kahn (le méchant de Star Trek), Mehmet Scholl, Babel, Mathaus, Papin, Klinsmann... Il faudrait un nouvel exploit pour remporter la 3ème coupe d'Europe française. La confrontation se joue en match aller retour. Le match aller se déroule à l'Olympiastadion le 1er mai. Les hommes de Beckenbauer se montrent intraitables. Les bordelais n'y sont pas (fête du travail oblige??) et encaissent 2 buts par Helmer à la 34 ème minute et Scholl à la 60ème. Lescure, s'il veut voir ses protégés lever la coupe, devra voir son équipe rééditer le match du Milan. Mais les bavarois sont prévenus et ne vont pas laisser Bordeaux développer son jeu. Le match est d'abord rugueux, comme les allemands savent le faire. La première mi-temps se termine sur le score de 0 à 0. On ne voit pas comment Bordeaux pourrait faire exploser ce Bayern, trop sur de sa force. A la 54ème minute, Scholl ouvre le score et éteint le stade. Il sera suivi de Kostadinov à la 65ème, véritable bourreau du foot français. Dutuel marque à la 75ème comme pour marquer une révolte... mais les Girondins sont abattus et encaissent un 3ème but par Klinsmann à la 77ème minute. Le rêve s'arrête ici pour les joueurs emmenés par Gernot Rohr. Le Bayern remporte sans trembler la Coupe de l'UEFA.

Alors, vous vous demandez peut-être pourquoi je me suis tant emballé pour cette épopée, moi le supporter marseillais. Et bien déjà, l'OM à cette période est en 2ème division et y restera un an de plus par décision de la ligue. Ensuite, il faut souligner le marathon bordelais payé en championnat où ils sauvent l'essentiel, le maintien, en terminant à la 16ème place. Voilà une équipe qui aura vu éclore 3 monstres du foot français qui ensemble vont permettre à Jacquet de devenir le sélectionneur qui a gagné la coupe du Monde. D'abord, Zidane goûtera à l'équipe de France peu après, à Lescure contre les tchèques et inscrira un doublé inoubliable. Lizarazu deviendra le latéral gauche de l'équipe de France, incontestable. Il partira à Bilbao puis au Bayern où il deviendra une légende. Seul Dugarry va avoir plus de mal, se perdant au Milan AC puis sur le banc du Barça, avant de revenir en France à l'OM, ce qui lui permettra d'être au mondial 98 et d'inscrire le premier but des bleus au Vélodrome. Om et vélodrome qui seront d'ailleurs le sujet de ma prochaine chronique mais ça c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 5 commentaires

Yohan11 Yohan11

jeudi 22 Octobre 2015 à 14h29

Un vrai plaisir cette lecture, d'autant que la passion pour ce club m'anime toujours autant emoji 04
Bravo à toi Julien !
magicjool magicjool

jeudi 22 Octobre 2015 à 14h29

Merci pour les commentaires fidèles lecteursemoji 13
Tant que ça vous plaît, moi ça me vaemoji 15
chrisnonore chrisnonore

jeudi 22 Octobre 2015 à 14h26

ZE match où j'ai vibré pour Bordeaux !!! Milan est arrivé très sûr de lui et Duga et cie ont fait un match de folie.emoji 13
chrisnonore chrisnonore

jeudi 22 Octobre 2015 à 14h26

ZE match où j'ai vibré pour Bordeaux !!! Milan est arrivé très sûr de lui et Duga et cie ont fait un match de folie.emoji 13
rijekayu rijekayu

jeudi 22 Octobre 2015 à 14h02

Génial julien, comme d'habitude emoji 22
Je me rappelle très bien de cette année, les girondins avaient un foot offensif emoji 22 avec un joueur qui restera pour moi le plus grand, bien meilleur que Platini ou kopa, Zinedine Zidane emoji 13