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Chronique des coupes d'Europe : FC Barcelone

Par magicjool, le vendredi 20 Mars 2015

Chronique des coupes d\'Europe : FC Barcelone

 Le tirage des quarts de finale de la Champions League viennent à peine de tomber que je m'atelle déjà à vous rédiger cette nouvelle chronique des coupes d'Europe. Et le verdict n'a pas été simple pour nos représentants français. Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par présenter l'adversaire du Paris SG, « més que un club » , le grand FC Barcelone. On se dit de premier abord qu'il n'y a pas besoin de présenter ce club qui semble dominer l'Europe depuis près de 10 ans, pas seul certes mais quand même. Pourtant on va voir que l'histoire de ce club est aussi très riche, et bien sûr on fera un petit tour de l'historique des catalans face aux clubs français.

Pour commencer, revenons sur la génèse du club catalan. Tout démarre avec une expert comptable suisse, Hans Gamper. Passionné de football, il cherche à intégrer une équipe à son arrivée en Catalogne. Le Gimnasio Tolosa le refuse au motif qu'il est étranger. Mais notre cher Hans n'abandonne pas et publie une annonce dans le journal « Los deportes » pour rencontrer des personnes prêtes à créer une équipe. Onze jeunes hommes, anglais, suisses et allemands répondent à l'appel et se réunissent au « Gimnasio Solé » le 29 novembre 1899. Le club est nommé « Foot-ball Club Barcelona ». Une légende est née.

Je vais maintenant évoquer le palmares du club, sans parler des titres purement catalans. Je vais juste signaler que le championnat d'Espagne a été mis en place en 1928 et qu'avant cela Barcelone a remporté 15 championnat de Catalogne (en 28 participations), plus 6 autres les années suivantes (jusqu'en 1940). D'ailleurs, dés 1929, ils sont champions d'Espagne, premier titre d'une série de 22. Le dernier en date est celui de 2013. Ils ont été 24 fois deuxième... Ensuite, il faut ajouter les coupes d'Espagne au nombre de 26, ils ont été malheureux finalistes à 11 reprises. Au niveau national enfin, le FC Barcelone a gagné 11 supercoupes d'Espagne. Je dois ajouter qu'il y a eu une coupe de la ligue espagnole entre 1983 et 1986 que le club catalan a remporté 2 fois. Ils ont aussi remporté de nombreux titres européens, divers et variés. On va démarrer la liste avec les coupes qui n'existent plus, 3 coupes des villes de foire en 1958, 1960 et 1966, 4 coupes des vainqueurs de coupe en 1979, 1982, 1989 et 1997. Maintenant parlons des choses sérieuses, le Barça a dans sa vitrine 4 Champions League (1992, 2006, 2009 et 2011) et 4 supercoupe d'Europe (1992, 1997, 2009 et 2011). Je terminera cette liste déjà conséquente avec deux championnat du monde des clubs en 2009 et 2011. Il faut évoquer aussi le fait qu'en 2009, les blaugrana alors entraîné par Pep Guardiola ont réalisé l'exploit de remporter 6 titres !! Du jamais vu. Ils ont été sur le toit de l'Espagne, glanant les 3 titres nationaux, de l'Europe, s'accaparant les 2 titres possibles et du Monde (alors que la compétition s'incrustait dans le calendrier). « Més que un club », la formule prend alors tout son sens. Voilà l'équipe que Paris rêve d'éliminer.

Maintenant, je vais faire un focus sur un homme qui a révolutionné le jeu barcelonais et laissé un héritage en or. Je vais parler bien sûr de Johan Cruyff. C'est le nom emblématique du football hollandais, de l'Ajax Amsterdam et son football total. Il est le chef de file d'une génération dorée qui atteint son apogée en finale de coupe du monde 1974. Il va jouer pour son club formateur 240 matchs entre 1964 et 1973, inscrivant 190 buts. Il remporte 3 coupes des clubs champions en 1971, 1972 et 1973. En 1973, c'est le transfert, 6 millions de florins sont dépensé par Barcelone (environ 2 millions de dollars) pour s'octroyer les services de ce joueur génial. Il remporte son premier ballon d'or en 1973, le second en 1974. Avec Barcelone, il va disputer 143, marquer 48 buts. Il partira en 1978. Il est sacré champion d'Espagne dés sa première saison, avec lui le club ne perd pas un match. En point d'orgue, la manita infligé au grand rival madrilène 5 à 0, et à Bernabeu !! Pour l'anecdote, Cruyff a déclaré avoir refusé de signer au Real car c'est le club de Franco. Les socios du Barça le considéraient comme un « messie » sans savoir qu'un jour un autre aller inscrire sa légende... Seulement après cela c'est un peu maigre, il enchaîne des deuxièmes place. Avant de quitter le club, il remporte tout de même une coupe du roi. De plus, il ne se rendra pas à la coupe du monde 1978. Longtemps on a pensé que c'était en opposition au régime dictatorial de l'époque en Argentine mais en 2008, il a révélé que c'était lié à une tentative d'enlèvement qui a eu lieu à Barcelone, sa famille a été séquestrée et menacée... Cela explique d'ailleurs son départ d'Europe vers les cieux plus verdoyant des dollars US. Il signe dans la jeune ligue de football où évolue Pelé et Beckenbauer, dans le club des Los Angeles Aztecs (et oui, Beckham n'est pas un pionnier). Il y reste une saison, marque 16 buts en 27 rencontres. L'année suivante, il débarque au Washington Diplomats, joue 32 matchs, inscrit 16 nouveaux buts. Il rentre en Europe en 1981, à Levante en Espagne, pour la fin de saison, 10 matchs et 2 buts. Mais cette même année 1981, il retourne là où tout a commencé, l'Ajax. Il débarque en décembre et remporte le titre 1982. Il inscrit 14 buts mais le club ne veut pas renouveller son contrat. Furieux, Johan signe avec l'ennemi juré, le Feyenord Rotterdam. Il y terminera sa carrière sur un doublé coupe/championnat 1984.Si en tant que joueur, il n'a pas marqué le palmares du FC Barcelone, son retour en tant qu'entraîneur va être, n'ayons pas peur des mots une révolution. Il démarre sa deuxième vie à l'Ajax pendant 3 ans, entre 1985 et 1988. Il se permet au passage de remporter la coupe des vainqueurs de coupes 1987. Et en 1988, il arrive aux commandes du FC Barcelone. Le club annonce la couleur d'entrée, « faire revivre le football total ». Le batave a une énorme pression due à l'attente des supporters. Il va y répondre avec brio, d'entrée il construit une équipe compétitive, gagnant la coupe des vainqueurs de coupe en 1989. Il entraîne des noms qui vont faire réagir les plus jeunes tel Pep Guardiola, Ronald Koeman et son frère. Pour les plus anciens, les noms qui faisaient rêver à l'époque était plus les Romario, Laudrup, Stoïkov. Il remporte la coupe du roi en 1990. Mais c'est à partir de 1991 que commence la plus longue série de titres, 4 consécutifs, de champions. En 1991, 92, 93 et 94, ils survolent le championnat. En 1992, le club remporte sa première coupe des clubs champions, juste avant qu'elle soit renommée Champions league et gagnée par Marseille ( :) ). Cruyff quittera le club en 1996 et laissera une trace indélébile dans la mémoire des socios. Mais c'est aussi son héritage qui façonne tous les jeunes garçons qui entrent au centre d'entraînement de nos jours. Il a su réimposer un style de jeu et une identité propre au club catalan. Plus que la simple résurrection du football total, ce fut la naissance du jeu à la barcelonaise, une possession de balle importante, des changements de rythmes offensifs, et une grosse efficacité dans la passe. L'idée c'est de laisser l'adversaire se fatiguer à récupérer le ballon pour ensuite lancer des piques d'attaques rapides et fatales. Le tout ne peut fonctionner qu'en axant cela sur une grosse maitrise technique. Pep Guardiola en a été l'héritier de 2008 à 2012 avec le succés que l'on connait. Bref, il est à mon sens impossible de parler du Barça sans parler de cette légende qu'est Cruyff.

Il est temps maintenant de parler de l'histoire de Barcelone avec nos clubs bien de chez nous. Et la première rencontre a lieu lors du troisième tour de la coupe des villes de foires 1964/65 contre le RC Strasbourg. Les alsaciens font 0 à 0 à domicile et arrache le nul 2 à 2 en Catalogne. A l'époque pas de buts à l'extérieur mais un match à rejouer qui se terminera 0 à 0. Pas non plus de penalty, Strasbourg éliminera le Barça à la pièce. Ensuite, c'est lors du premier tour de coupe UEFA 1973/74 qu'a lieu la rencontre entre le FC Barcelone et l'OGC Nice. Au match aller à Nice, les aiglons étrillent les catalans 3 à 0, s'assurant un gros matelas de sécurité pour le retour. Cela sera utile car les Barcelonais vont l'emporter 2 à 0 au Camp Nou, mais une nouvelle fois sont éliminés. Ensuite, nous faisons un bon jusqu'en 1984/85, pour 16ème de finale de la coupe des vainqueurs de coupe. Barcelone affronte le FC Metz. Au match aller en Lorraine, les catalans croient plier l'affaire en l'emportant 4 buts à 2. Pourtant, dans un scénario que je n'oserai imaginer même dans un moment de folie, les messins vont retourner la situation en gagnant par 4 à 1 le match retour au Camp Nou !!! Incroyable histoire. En 1993/94, Barcelone est dans le groupe A de la Champions League avec Monaco. Les Barcelonais gagneront à Monaco 1 à 0 et au Camp Nou 2 à 0. Lannée suivante, saison 1994/95, c'est en quart de finale de Champions League que Barcelone retrouve ce que l'on pourrait qualifier de vieil ami, pour la première fois, le Paris Saint-Germain. Au match aller à Barcelone, les parisiens font le nul 1 partout. Au Parc des Princes, l'exploit va avoir lieu, les parisiens l'emportent 2 à 1 et éliminent les catalans de Cruyff. Ces 2 équipes vont se croiser à nouveau en finale de la coupe des vainqueurs de coupes 1996/97. Paris est alors tenant du titres et peut réaliser l'exploit de gagner un deuxième trophée consécutif. Malheureusement pour eux, les catalans sont intraitables et remportent ce match 1 à 0 sur un but d' « il fenomeno » Ronaldo. En 2001/02, les blaugrana croisent la route de l'Olympique Lyonnais en groupe de Champions League. Au Camp Nou, Lyon perd 2 à 0, ils s'inclineront également à Gerland sur le score de 3 à 2. En 2007/08, à nouveau la phase de groupes, à nouveau les lyonnais sur la route des catalans. Au Camp Nou, le score est sans appel, victoire 3 à 0. Mais à Gerland cette fois, les lyonnais arrachent le nul 2 partout. Lors de la Champions League 2008/09, c'est encore Lyon qui affronte le Barça en huitième de finale. Après un match aller disputé, les deux équipes se quittent dos à dos 1 à 1. Mais au match retour, un monde semble désormais séparer les deux clubs, les catalans gagnent 5 à 2 sans forcer. Et on arrive au quart de finale de Champions League 2012/13 entre le FC Barcelone et le Paris SG. Et Paris aura joué cranement sa chance. A l'issue d'un match aller difficile, les parisiens s'en sortent bien dans leur Parc, arrachant le nul 2 à 2. On se dit qu'ils ont des possibilité mais que le Barça est tout de même plus fort. Pourtant au Camp Nou, c'est Paris qui va ouvrir le score et passer tout près de l'exploit. Seulement, Barcelone égalise et met fin au rêve parisien. Et donc cette année, lors de la phase de groupe, Paris et Barcelone se rencontrent encore. Lors du match aller au Parc des Princes, cette fois, Paris prend le match par le bon bout, ils gagnent 3 à 2 dans un match référence. Au retour, les catalans vont être intraitables dans cette finale pour la première place du groupe, ils l'emportent 3 à 1.

On voit que finalement l'histoire des clubs français face au Barça n'est pas si noire. Il a même fallu un certains temps pour qu'ils puissent prendre la mesure du foot français et évitent de s'en faire une bête noire. Quand on regarde le premier tour, on se dit que la différence de niveau n'est pas immense. C'est peut-être là que va être le piège. N'oublions pas qu'à l'époque du match au Parc, le barça est une équipe en doute, qui démarre la saison doucement. Pourtant Paris en a pris 2. Alors, ça va être un quart de finale, des matchs couperets. Paris a pour lui l'état d'esprit irréprochable montré à Chelsea. Mais Barcelone a surclassé Manchester City. La référence du premier tour ne doit pas prendre trop de place. Aujourd'hui les catalans se sont remis dans la course au titre, repris la première place au Real. Paris en ligue 1 reste incappables des innombrables occasions de prendre la tête. Et l'idée qu'ils ne gagnent pas le titre est admise comme possible depuis quelques mois. Toutefois, l'espoir est toujours plus que permis pour le club de la capitale. Je terminerai juste en disant que Paris sera un grand club le jour où l'on ne considèrera plus comme un exploit le fait d'éliminer des équipes comme Chelsea ou Barcelone. Quand l'OM a gagné en 1993, c'est surtout parce qu'ils se considéraient comme une grande équipe européenne. Le jour où le foot français arrêtera de se satisfaire de l'image du Poulidor, du glorieux perdant, il gagnera des titres

La prochaine fois, je vous parlerai d'un géant italien mais ça c'est une autre histoire.

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 3 commentaires

Taraz Taraz

samedi 21 Mars 2015 à 12h02

Sympa l'article. Un catalan.
chrisnonore chrisnonore

vendredi 20 Mars 2015 à 22h11

Et j'aime bien ta conclusion dur l'état d'esprit des clubs français, qui se sentent toujours inférieurs aux grosses écuries européennes.
chrisnonore chrisnonore

vendredi 20 Mars 2015 à 22h09

J'ai beaucoup aimé ta chronique : l'histoire de Gamper que je ne connaissais pas, la Révolution Cruyff.emoji 15
En fait, les clubs français ont plutôt été bons jusqu'aux années 2000 et la dernière version de la ldc.emoji 09