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Chronique de la coupe du monde : Méxique 1986

Par magicjool, le mardi 03 Juin 2014

Chronique de la coupe du monde : Méxique 1986

    En 1986, le mondial a lieu au Méxique, la deuxième fois aprés celui de 1970. Bon à la base, cette édition devait se dérouler en Colombie mais le pays abandonna l'organisation, faisant face à des difficultés économiques (et il serait bien que certains sachent en faire autant de nos jours). C'est donc le Méxique qui prend la relève au pied levé. En 1985, suite à tremblement de terre, un doute se crée quand à la possibilité que le mondial ait lieu. Mais les mexicains se montrent rassurant, les infrastructures ne sont pas touchées, tout va bien. Le Méxique devient donc le premier double organisateur d'une coupe du monde, à défaut de titre...

121 pays se présentent aux qualifications, et 24 vont participer à la phase finale. Parmi ces pays, on retrouve 14 européens (Italie, bulgarie, France, Belgique, URSS, Hongrie, Espagne, Irlande du nord, Danemark, RFA, Ecosse, Angleterre, Pologne et Portugal), 4 sud-américains (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), 2 africains (Maroc et Algérie), 2 asiatiques (Irak et Corée du sud), le Méxique et le Canada représentant l'Amérique Centrale et du nord. Si le premier tour divise ces pays en 6 groupes de 4, la deuxième phase se jouera en élimination directe. Les 2 premiers de chaque groupe, ainsi que les 4 meilleurs troisièmes seront en 8ème de finale.

Les Argentins de la star montante du football Maradona et les champions du monde italiens vont sortir sans trop de difficultés du groupe A, les deux équipes feront match nul 1 partout, but d'el pibe de oro. La Bulgarie terminera dans les meilleurs 3ème. Dans le groupe B, le Méxique prouve qu'il est bon d'être pays organisateur en terminant premier devant le Paraguay et la Belgique qui sauve sa peau parmi les meilleurs 3ème. Le groupe C nous intéresse plus particulièrement, étant celui de la France championne d'Europe en 1984, brillament. Mais la bande à Platini réalise des débuts honorables, deuxième derrière une URSS au jeu plaisant. toutefois les deux équipes capitalisent 2 victoires et font un nul 1 partout. Le Brésil et l'Espagne passent sans difficultés en 8ème, l'Espagne ne perd que face à la seleçao de Socrates et Zico. Le groupe E voit des danois trés plaisant dominer leur groupe et confirmer que la génération de Laudrup est trés forte. Elle gagne tous ces match, la RFA doit se contenter de la 2ème place. L'Uruguay est de justesse dans les meilleurs 3ème. Enfin, le groupe F sera celui de la surprise. C'est en effet le Maroc qui termine premier, faisant deux nuls contre la Pologne et l'Angleterre, et battant les Portugais 3 à 1. Le Portugal est dernier, et la seule équipe de ce groupe à ne pas se qualifier. La Pologne, 3ème du dernier mondial, termine dans les meilleurs 3ème!!

Nous allons donc passer maintenant aux 8èmes de finale. Et tout d'abord par le match qui oppose le Brésil à la Pologne. Et si quatre ans plus tôt, les polonais avaient montré l'étendue de leur talent, ils sont cette fois écrasé par l'un des grands favori, 4 à 0. Dans la rencontre suivante, l'Italie championne en titre crooise la France. Et dans un match plein, les français vont montrer qu'il faut compter avec  eux. Grâce à un but de Platini et un autre de Stopyra, les bleus l'emportent face au tenant du titre. Pleins de promesse pour la suite. La surprenante équipe du Maroc est la première à disputer un 8ème de finale de coupe du monde (un second tour pour être plus précis) et elle est opposée à la RFA. Les allemands qui ont joué un premier tour poussif, gagne 1 à 0, le strict minimum. Cette RFA même moyenne ne rate jamais une occasion. Vient ensuite le match entre le pays organisateur, le Méxique, et la Bulgarie. Les mexicains vont gagner 2 à 0 et s'offrir un quart de finale. Le rêve est encore permis. La rencontre suivante voit l'Argentine gagner 1 à 0 contre le rival historique uruguayen. ce fut un match apre et rugueux, pas de grand football. Ils seront opposés en quart à l'Angleterre qui s'est facilement débarrassée de son adversaire paraguayen. Nous allons maintenant aborder le plus beau 8ème de ce mondial entre l'URSS, favorite, et la Belgique qui compte dans ses rangs un certain Enzo Scifo qui fera notamment le bonheur de l'AS Monaco. Et si les belges sont passés de justesse à ce stade de la compétition, ils ont décidés de ne rien lacher. le score sera de 2 à 2 à la fin du temps réglementaire. Et dans une splendide prolongation, la Belgique va l'emporter 4 à 3. Un vrai beau match de football. Et son prochain adversaire sera l'Espagne. La formation ibérique est opposée au Danemark qu'ils avaient difficilement éliminé aux tirs aux buts en demi-finale du dernier euro. Cette fois les espagnoles ne font pas de cadeaux et vont inscrire rien de moins que 5 buts dont 4 de Butragueño. Ils gagnent 5 à 1 contre l'une des plus belles équipes du tournoi. Les danois ne sont passés à côté qu'une seule fois mais ce fut la pire.

Les quarts de finales se profilent avec des affiches incroyables. Je vais d'ailleurs  commencer par le fameux match de Guadalajara. Je parle bien sûr de France-Brésil. C'est la deuxième fois que ces 2 pays se rencontrent, aprés la demi finale de 1958. Les Kopa, Fontaine, Pelé et Garrincha sont maintenant remplacés par Platini, Giresse, Zico et Socrates. D'ailleurs je souligne le fait qu'à chaque fois que la France a joué contre le Brésil, elle termine dans les 3 premiers. Et pour cela, il fallait gagner. Mais le carré magique (Platini, Giresse, Tigana, Fernandez) semble dépassé par la technique  brésilienne. D'ailleurs, careca ouvre le score à la 17ème minute. Et c'est Platini qui va égaliser à la 40ème. Pas de grand match sans grands joueurs. Les meilleurs sont présents dans les moments importants. Et aprés une prolongation intense, 120 minutes de courage où les brésiliens ont touché 2 fois les montants français, la décision se fait aux tirs au  but. Dans cette scéance folle, Socrates et Platini ratent leur péno. Et aprés un échec de Julio César, Fernandez (luiiiiiiiiiiis pour les intimes) va envoyer les bleus pour une nouvelle demi-finale de coupe du monde, la troisième au total, la deuxième pour cette génération. dans le second quart, la RFA joue contre le Méxique, au bout de 120 minutes toujours 0-0. Les tirs aux buts seront favorables aux allemands mais les mexicains n'auront jamais démérité lors de ce mondial.

Et à peine le temps de souffler que voilà le match entre l'Argentine et l'Angleterre. En arrière plan de cette rencontre, la guerre des malouines et ce sentiment de revanche qui animent le peuple argentin. Maradona n'a pas oublié lui non plus. Il va faire vivre aux anglais un vrai cauchemard. Ce n'est pas le plus beau match du mondial mais en intensité, l'un des plus incroyables. Tout démarre en seconde mi-temps à la 51ème minute par un but de la main que seul l'arbitre n'a pas vu, "la main de Dieu" comme la nommera lui même Diego. Si l'on peut alors penser que Maradona est finalement plus un petit chapardeur qu'un génie, il ne faut pas attendre longtemps pour découvrir qu'il l'est aussi. 54ème minute, Maradona récupère un ballon au milieu de terrain et commence une course folle, il drible toute la défense anglaise, s'enfonce dans la surface, élimine le gardien et propulse la balle au fond des filets. Remarquable!! En trois minutes, ce petit bonhomme qui a fait les grandes heures du Boca Junior vient de devenir une légende, si ce n'est la légende du foot. Depuis, les débats n'ont de cesse de chercher à départager Maradona et Pelé. Mais dans mon coeur, le plus grand est Maradona dont la passion réelle pour ce sport ne saurait être égalée. l'Angleterre ne peut rien, si ce n'est réduire la marque par l'intermédiaire du meilleur buteur de ce mondial Lineker (6 buts). Le Belgique-Espagne derrière cette rencontre pourrait paraître presque anonyme. Et encore une fois, les belges vont surprendre. Match nul 1 partout, et victoire de la Belgique aux penalty grâce à leur gardien Jean-Marie Pfaf, héroique d'un bout à l'autre de la rencontre.

Les demi-finale sont déjà là, pourtant l'on croirait avoir déjà assisté à plusieurs finales. Et comme quatre ans plus tôt, le destin met sur la route de l'équipe de France sa bête noire la RFA. Certes, séville est dans toute les têtes avant la rencontre mais ce sont les jambes qui vont faire défaut aux bleus. Pas de suspens dans ce match, les allemands plient l'affaire 2 à 0. Pas non plus de contreverse.Platini et Giresse sont à bout de souffle face à des allemands qui ont trouvé leur second. Dans l'autre demi, les argentins vont affronter la Belgique. Grâce à un doublé de son génial meneur de jeu (53ème et 63ème), l'Argentine est en finale.

Les bleus ont à coeur de réussir leur sortie pour le match de la troisième place et faire mieux que leur précédente campagne. Et quel meilleur cadeau pour Platini que cette victoire 4 à 2 après prolongation où un certain JPP s'illustre par un but. Un adieu pour Platini dont c'était la dernière chez les bleus.

Et voilà, le moment d'une vie, l'heure d'un sâcre ou d'un profond désespoir. S'il y a un bon moment pour perdre, ce n'est jamais en finale. México, stade Azteca, lieu du triomphe de Pelé, accueille l'Argentine et la RFA pour cette finale de coupe du monde, devant 114580 spectateurs. 3 titres au total pour ces 2 équipes, la RFA rêve de rejoindre l'Italie et le Brésil trois étoiles (les deux finalistes de 1970 d'ailleurs). Maradona n'a qu'un objectif depuis toujours, la coupe du monde. Il est au pied de son Everest. Le match commence, les argentins déroulent leur jeu. Ouverture du score à la 23ème minute par Brown. Aprés la pause, 56ème, Valdano marque, 2 à 0 pour l'Argentine. Maradona a troqué sa panoplie de buteur pour celle  de chef  d'orchestre. Mais l'Allemagne va venir troubler ce récital en revenant à 2 à 1, par Rummenigge (74ème). Et Voller égalise à la 81ème minute. Tout est à refaire. Maradona lui ne pense qu'à gagner. Et à la 84ème minute d'une passe lumineuse, il envoie Burruchaga marquer le but de la victoire. Les jeux sont faits, L'Argentine remporte sa deuxième coupe du monde après celle à domicile de 1978, et revient à hauteur du rival et voisin uruguayen au palmares.

Je ne voudrais pas tomber dans l'éloge absolue mais on doit cela à Maradona de rappeller que cette équipe de 86 était loin d'être la plus extraordinaire. El pibe de oro aura porté son pays presque à bout de bras et transcendé ses coéquipiers. Un mondial de légendes à plus d'un titre, et il sera difficile de tenir la comparaison 4 ans plus tard... mais ça c'est une autre histoire.

Julien Dehodencq (alias magicjool)

magicjool
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Commentaires 1 commentaire

chrisnonore chrisnonore

mardi 03 Juin 2014 à 13h28

Ah !!! France - Brésil !!!! Ce match fut une révélation. J'avais 7 ans et c'est à partir de là que j'ai commencé à suivre le foot.