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Chronique de l'Euro : 2012

Par magicjool, le vendredi 10 Juin 2016

Chronique de l\'Euro : 2012

         Enfin, nous y sommes. Il s'agit de la dernière chronique de l'Euro. Nous allons découvrir le récit de l'Euro 2012 en Pologne et en Ukraine. Ce soir, s'écrira une nouvelle aventure !! Mais revenons en 2012. Pour commencer, nous pouvons constater qu'il s'agit de la troisième co-organisation d'un championnat d'Europe lors des 4 dernières éditions. Pour cette dernière, Platini a été influent. Président de l'UEFA, son but est de faire revenir les grandes compétitions de football européen vers l'Europe de l'Est. Cet Euro est né dans la douleur, notamment en Ukraine où le coût a été bien plus important que prévu, la construction des infrastructures avaient pris un tel retard qu'il a même été envisagé d'enlever l'organisation à ces deux pays. Mais, comme toujours, avec les enjeux financiers, tout a fini par rentrer dans l'ordre et le Jour j, tout était prêt. En ce qui concerne l'équipe de France, après le mondial 2010, Domenech est parti. Il a été remplacé par « le président » Laurent Blanc. Derrière ce choix, une volonté d'intransigeance avec les joueurs qui ne respectent pas le maillot bleu... Et puis finalement, les scandales vont revenir notamment concernant des propos de Laurent Blanc qui expliquent une différence entre les joueurs noirs et blancs... fort peu à propos quand on essaye de redorer l'image de l'équipe nationale. Mais avant tout, Blanc c'est l'espoir de retrouver une équipe qui pense plus au terrain et à la victoire. Pourtant, les bleus partent de loin. Selon moi, la question était surtout d'enfin faire le deuil de Zidane. Un peu comme l'après Platini, la France de l'après Zidane doit vivre une période sombre. Les supporters en premier lieu devaient accepter de retourner dans le ventre mou du foot européen.

            Pour aborder les éliminatoires de cet Euro, 51 nations se présentent au départ. Tous ces pays sont répartis en 9 groupes dont les premiers rejoignent directement l'Ukraine et la Pologne pour la phase finale. Pour les seconds, le meilleur sera qualifié et les huits autres disputeront des barrages en matchs aller-retour. Voilà pour les détails. Nous pouvons maintenant parler du parcours de nos chers français. Ils figurent au sein du groupe D. Leur route débute au stade de France face à la Biélorussie. Les débuts de Blanc vont être une douche froide puisque les bleus vont perdre ce match 1 à 0. Difficile de retrouver le soutien du public. Mais le déplacement en Bosnie-Herzegovine va faire retrouver le sourire, Malouda et Benzema offre une victoire 2 à 0. Face à la Roumanie à Domicile, la France gagne à nouveau 2 à 0. On sent que Blanc a trouvé sa formule et que la dynamique est de nouveau là. La double confrontation avec le Luxembourg donne à nouveau deux victoire sur le core de 2 à 0. La manière cette fois est un peu critiquée. Le public s'est toutefois trouvé un nouveau chouchou en la personne de Yoann Gourcuff. Le match retour en Biélorussie qui se solde par un nul 1 à 1 ramène le doute. Avec ces bleus, on ne sait pas quoi penser, capables du meilleur comme du pire. En Albanie, les bleus vont obtenir une courte victoire 2 à 1. Le déplacement suivant en Roumanie se solde par un nul 0 à 0. Gourcuff qui évolue à l'Olympique Lyonnais a largement baissé de niveau et connaît des pépins physiques. Il ne sera pas ce nouveau grand meneur de jeu tant attendu. Les français battent l'Albanie 3 à 0 au stade de France. Il reste un match à jouer, la réception de la Bosnie. Cette équipe emmené par Miralem Pjanic et une génération prometteuse talonne les bleus d'un point au classement du groupe D. C'est une chance, pense-t-on, de terminer à la maison pour un match aussi crucial. Pourtant Dzeko à la 40ème minute va refroidir l'ambiance. A la mi-temps, 0 à 1. On se dit que l'on va revivre des barrages et tout de suite ressurgissent les souvenirs de la main d'Henry face à l'Irlande en 2010... En seconde mi-temps, les bleus semblent relever la tête. Le héro de la soirée sera Nasri qui égalise à la 78ème minute sur penalty. Les bleus seront à l'Euro. Nasri devient le nouvel espoir des supporters, lui qui a été comparé tout jeune à Zidane. La France sera accompagnée de l'Allemagne (groupe A), la Russie (groupe B), l'Italie (groupe C), les Pays-Bas (groupe E), la Grèce (groupe F), l'Angleterre (groupe G), le Danemark (groupe H) et l'Espagne (groupe I). Le meilleur deuxième sera la Suède sortie du groupe E.

Les barrages vont opposer tout d'abord la Turquie à la Croatie. A l'aller en Turquie, les croates vont l'emporter 3 à 0. Au retour, match nul 0 à 0. L'Estonie va affronter l'Irlande avec l'espoir d'imiter la Lettonie 4 ans plus tôt. Mais ils vont être battus 4 à 0 chez eux avant d'aller chercher un nul en Irlande 1 à 1. La République tchèque jouait contre le Montenegro ( désormais séparé de la Serbie), et gagne à domicile 2 à 0 avant une nouvelle victoire 1 à 0 au retour. Enfin, la Bosnie faisait face au Portugal. Si le match aller en Bosnie se termine par un 0 – 0 qui laisse de l'espoir, les bosniaque vont exploser face aux coéquipiers de Ronaldo 6 à 2.

           Tous les qualifiés sont maintenant connus et peuvent se retrouver pour la phase finale de l'Euro 2012 qui se déroule entre le 8 juin et le 1er juillet 2012. Pas d'innovation dans cette épreuve, quatre groupes dont les deux premiers disputeront une phase à élimination directe. A l'issue, nous connaîtrons le vainqueur de cette 14ème édition du Championnat d'Europe des Nations.

Dans le groupe A, la Pologne, organisateur, a beaucoup d'attente pour cette compétition à domicile. Elle va affronter la Grèce, la Russie et la République Tchèque. Lors du match d'ouverture, les Polonais font le nul 1 à 1 avec la Grèce. La Russie bat les tchèques 4 à 1. Au second match, la République Tchèque se rattrappe en battant la Grèce 2 à 1 tandis que la Pologne fait encore un nul 1 à 1 avec la Russie. Lors des derniers matchs, c'est la terrible désillusion pour la Pologne et la russie battue toutes deux 1 à 0 réciproquement par la république Tchèque et la Grèce.

Le groupe B réunit l'Allemagne, le Portugal, le Danemark et les Pays-Bas, le groupe de la mort dans le jargon. Les Oranje sont battus 1 à 0 par le Danemark. Les Allemands gagnent 1 à 0 contre le Portugal. Les Pays-Bas jouent ensuite l'Allemagne et sont éliminés suite à une nouvelle défaite 2 à 1. Le Portugal remporte un match prolifique face au Danemark 3 à 2. Les Portugais doivent s'imposer pour continuer dans la compétition, face aux Pays-Bas. Cristiano y va d'un doublé pour une victoire 2 à 1. Les danois ne réaliseront pas de miracle face à une Allemagne réaliste et perdent 2 à 1.

Le groupe C oppose l'Espagne, tenante du titre, l'Italie, la Croatie et l'Irlande. Les ibériques qui rêvent d'un triplé historique Euro-Mondial-Euro, affrontent l'Italie mais tombe sur un os et font seulement un nul 1 à 1. La croatie bat l'Irlande 3 à 1. L'Italie fait à nouveau un nul contre les croates 1 partout. Les espagnols, eux, sont enfin au niveau attendu et étrillent l'Irlande 4 à 0. face à une bonne équipe croate, L'Espagne gagne 1 à 0 et se qualifie. L'Italie remporte enfin un match contre l'Irlande 2 à 0 et élimine la Croatie au passage.

Enfin, les hommes de Laurent Blanc sont dans le groupe D, en compagnie de l'Ukraine, de la suède et de l'Angleterre. D'ailleurs, la France débute face à son ennemi intime anglais. Ce sont les anglais qui tirent les premiers par l'intermédiaire de Lescott à la 30ème minute. Nasri va égaliser à la 39ème minute mais l'expression de sa joie à l'encontre de la tribune de presse va plus faire couler d'encre que son but. A nouveau, les bleus ne s'attirent pas les faveurs du public. Dans l'autre rencontre, l'Ukraine devant son public joue face à la Suède. Si Ibrahimovic ouvre le score à la 52ème, Shevchenko va retourner la situation avec un doublé. Victoire 2 à 1 dans une belle entrée en matière. Les secand match voit l'Ukraine affronter les bleus. La France maîtrise le match et gagne 2 à 0 grâce à Ménez (53ème) et Cabaye (56ème). L'autre rencontre est complètement folle entre la suède et l'Angleterre. Les anglais l'emportent 3 à 2, la Suède est d'ores et déjà éliminée. L'Ukraine a toujours son destin en main lorsqu'elle affronte l'Angleterre. Mais le pays organisateur échoue sur une défaite 1 à 0. Heureusement pour les bleus car ils vont rencontrer une équipe de Suède qui a décidé de terminer avec honneur. La France montre un piètre visage, en tout cas pas celui attendu d'une équipe conquérante. Ils vont encaisser deux buts, le premier d'Ibra qui réalise une magnifique reprise de volée à la 54ème et le second par Larsson à la 91ème devant une défense plus que laxiste. On dirait que l'objectif de la qualification en quart était suffisant... or suffisant est un adjectif qui conviendrait mieux au joueurs français.

En quarts de finale, la République Tchèque retrouve le Portugal. Le match est serré mais à la 79ème, Cristiano Ronaldo est décisif et trompe Petr Cech pour la victoire 1 à 0. Le second match met face à face l'Allemagne et la Grèce et laisse aussi peu de surprise que la lutte grèque contre la politique d'austérité imposée par Merkel. Les allemands vont ouvrir la marque sur un but de Lahm à la 39ème minute. Samaras égalise à la 55ème. Mais le rouleau compresseur allemand repart. Khedira (61ème), Klose (68ème) et Reus (74ème), portent la marque à 4 à 1. Les grecs réduiront l'écart par Salpingidis sur penalty à la 89ème. 4 à 2 score final. La France qui a laissé filer bêtement son match face à la Suède par suffisance doit rencontrer l'Espagne. Jamais durant ce match, les bleus n'ont fait illusion. Ils sont dépassés dans tous les domaines et ce fût une plaie de suivre cette rencontre tellement le scénario semblait écrit. Blanc peut bien tirer la tête sur le banc. Alonso marque à la 19ème minute. L'Espagne maîtrise le match et peut gérer son effort. Ce même Alonso va doubler la marque à la 90ème. Rien d'autre à dire sinon que la logique est respectée. Cependant, s'il est une chose de perdre face à plus fort, il en est une autre de perdre résigné sans même se battre. Le dernier quart entre l'Angleterre et l'Italie est une belle affiche, un classique. Mais aussi alléchant qu'il paraissait, il se termine par un 0 à 0 après 120 minutes de jeu. Il va donc falloir disputer la première séance de tirs au but. Balloteli marque, Gerrard et Rooney également. Montolivo échoue, les anglais mènent 2 à 1. Pirlo marque et Young rate, de nouveau égalité. Ashley Cole s'avance et manque à son tour. Nocerino ne rate pas l'occasion de repasser devant pour l'Italie. Le cinquième tir italien va décider de l'issue. C'est Diamanti qui se présente. Il marque et envoie la squadra azurra en demi.

La première demi-finale oppose Portugal et Espagne. Malgré deux équipes à tendances plutôt offensives, le match est vierge en but. 0 à 0 après le temps réglementaire et les prolongations. Alonso pour l'Espagne puis Moutinho pour le Portugal rate le premier tir. Décidément, on se demande si un ballon va réussir à franchir la ligne... Ce sera chose faite avec les 5 penalties suivants. Alves s'avance pour le quatrième tir portugais et rate. Fabregas marque le sien et envoie l'Espagne en finale une fois de plus. Cette équipe semble tout avoir pour elle, le talent et quand il le faut, la chance. Son adversaire sera l'Allemagne ou l'Italie. La génération brillante de l'Allemagne emmenée par joachim Low, toujours, espère aller défier les espagnols dans une revanche de 2008 et de la demi-finale du mondial 2010. Cependant, les transalpins qui avaient brisé le rêve allemand en 2006 à ce même stade de la compétition, comptent bien jouer les troubles fête. Dès la 20ème minute, Balotelli ouvre le score pour l'Italie. Les allemands sont en difficulté dans le jeu. A la 36ème, c'est encore super Mario qui inscrit un but. 2 à 0 à la mi-temps. Les intentions allemandes ont beau être bien meilleures en seconde période, ils n'arriveront qu'à réduire la marque à la 92ème sur un penalty tiré par Ozil. L'Allemagne échoue encore à quelques pas d'une consécration. La mannshaft serait-elle une génération maudite. Que sont devenus ces allemands qui gagnent toujours à la fin ?

Le 1er juillet 2012 à Kiev, dans le Stade Olympique rempli de 63170 âmes, c'est bien l'Espagne et l'Italie qui vont se disputer le titre de champion d'Europe. Pour l'Espagne, ce serait l'occasion de remporter une troisième couronne et rattraper l'Allemagne mais aussi de réaliser un triplé jamais accompli Euro/Coupe du Monde/Euro. Dire que ce pays a toujours eu du mal à gérer les rivalités entre régions, entre barcelonais et madrilènes notamment. L'Italie quand à elle, court toujours après un second titre européen. Déjà les français les en avaient privé en 2000 pour réaliser un doublé inédit... A croire que pour écrire l'histoire, il faut à un moment ou un autre battre l'Italie. Ce match sera à sens unique, rien ne peut arriver aux ibériques quand ils évoluent à ce niveau. Dans la phase de groupe, les deux avaient fait le nul 1 à 1 et on pensait voir trembler l'Espagne. Il n'en ai rien. A la 14ème minute, Silva ouvre le score. Alba double la mise à la 41ème. A la pause, déjà 2 à 0. Les italiens ont une classe d'écart et ce n'est pas leur faire offense que de dire cela. Au retour des vestiaires, le match reprend comme on l'avait quitté. 84Ème minute, Torres inscrit le 3 à 0. Puis, à la 88ème, Mata achève le supplice latin. L'Italie est à genoux face à une Espagne qui instaure la plus longue suprématie d'une nation de football (les handballers français ont réalisé bien mieux). Il faudra attendre 2014 pour voir finalement chuter cette équipe.

         Ainsi s'achève donc le récit qui nous conduit tout droit au 10 juin 2016 et le début de l'Euro en France, le troisième organisé sur nos terres. Ce soir, la France affrontera la Roumanie pour débuter, je l'espère de tout mon cœur, une épopée glorieuse. Après l'Euro 2012, Blanc a quitté son poste de sélectionneur pour laisser la place à une autre légende des bleus, Didier Deschamps. Il eut la lourde tâche de reconstruire une équipe solide pour le mondial 2014 et vraiment redorer l'image de la sélection au coq. Quart de finalistes au mondial 2014, perdant contre le futur champion du monde allemand enfin sacré !! Espérons que la trajectoire de DD imitera à l'inverse celle de Jacquet soit un échec en quart de finale du mondial pour ensuite gagner l'Euro en France. Pour ma part j'y crois. Merci de m'avoir lu durant 14 chroniques. Pour les plus courageux et les plus fidèles lecteurs, j'espèrent que cela vous aura plus et surtout permis d'attendre, des images de foot plein la tête, le début des prochaines aventures de l'Euro. Il va falloir aussi que je renouvelle mes idées d'articles car pour ce qui est des chroniques de football, j'ai déjà couvert les 2 plus grandes compétitions de ce sport. Je n'aurai pas la force de developper des chroniques des jeux olympiques et c'est bien dommage, mais je compte bien tout de même présenter un petit quelque chose à ce sujet. Enfin, bien sur, ça, c'est une autre histoire...

Julien dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 3 commentaires

magicjool magicjool

vendredi 10 Juin 2016 à 11h35

Merci à tous pour votre enthousiasme et vos retour toujours constructifsemoji 13

Je suis assez content de mon organisation au niveau de la rédaction des chroniques, ce qui m'a permis de gérer un super timing. Pour la suite j'aimerai encore améliorer le récit dans sa construction. J'y vois pleins de défauts même si je suis très satisfait de mes chroniques... De toute façon elles sont conservées, au cas où un jour il me prendrait l'envie de les retoucher et de les étoffer.

Bon Euro à tous
rijekayu rijekayu

vendredi 10 Juin 2016 à 10h37

Génial encore une fois Julien.

Tes chroniques méritent d'être imprimées et gardées sous le coude, car elles sont pleines d'informations, d'anedoctes qui font plaisir à connaître ou à revivre. Bravo emoji 01
xeu xeu

vendredi 10 Juin 2016 à 09h09

Mais quel timing ! Bravo Jool pour toutes ces chroniques : Pouce levé ! emoji 15