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Chronique de l'Euro : 2008

Par magicjool, le jeudi 09 Juin 2016

Chronique de l\'Euro : 2008

        Dans cette avant dernière chronique de l'Euro, nous nous retrouvons en 2008. Ce Championnat d'Europe est une nouvelle co-organisation entre la Suisse et l'Autriche. Nous avons donc deux pays qualifiés d'office. A cette époque, l'Italie était championne du monde en titre après avoir battu la France. La France d'ailleurs est entraînée par Raymond Domenech depuis septembre 2004. C'est un homme très controversé au sein des médias sportifs français. En 2006, les bleus réalisent un très beau parcours, dû pour beaucoup à la sortie de retraite de Zidane et Thuram vers la fin des qualifications. Ainsi, après la Coupe du Monde, Zidane quitte définitivement le foot sur un coup de tête. Thuram arrête également. Le travail de fond qu'a essayé de mettre en place Domenech avait pris forme grâce à l'éclosion de jeunes talents comme Ribery. Italiens et français font figure de favoris au début des qualifications de l'Euro. D'autres pays sont mis en avant comme l'Allemagne qui malgré l'échec à son mondial en 2006 a bien relevé la tête et possède une belle génération de joueurs. La Grèce a connu une belle gueule de bois après sa victoire à l'Euro 2004, le pays faisant plus parler de lui pour la crise économique. Le portugal, également demi finaliste en 2006, reste un favori surtout que Cristiano Ronaldo a encore réalisé des prouesses. Depuis le début de ces chroniques, on s'est rendu compte que cette compétition européenne est souvent riche et porte le foot européen vers le haut, c'est une compétition difficile à gagner.

           Au départ des qualifications, 50 nations se préparent à disputer les 14 places restantes pour la phase finale de l'Euro. Elles sont réparties en 7 groupes. Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés. Les choses sont assez simples. Une fois n'est pas coutume, je vais maintenant aborder le parcours de qualification des bleus. La France voit le hasard la placer dans le groupe B et retrouver avec elle l'Italie. Nous aurons donc une revanche de la finale du dernier mondial. Mais avant cela, les français débutent les éliminatoires en Géorgie. Le match n'est pas facile mais les bleus l'emportent 3 à 0. Après ce bon démarrage, La France reçoit l'Italie au stade de France. La rancune envers les transalpins est très présente et se ressent dans le stade de France. Il faut dire que la controverse Zidane/Materazzi est encore très vive. Et les hommes de Domenech réalisent une rencontre brillante, gagnant 3 à 1. Le troisième match, déplacement en Ecosse, se termine par une défaite 1 à 0. La presse française et l'opinion publique en profitent pour se déchaîner sur Domenech. Dur d'avoir à gérer, à nouveau, l'après Zidane. Heureusement, la France ne fait pas de détail face aux Iles Feroé, victoire 5 à 0. En Lituanie, la France gagne 1 à 0. Les matchs aller se terminent par la réception de l'Ukraine, victoire 2 à 0. Un parcours solide malgré un couac en Ecosse. Après des débuts difficiles, l'Italie a gagné tous ces matchs, revenants à 2 points des bleus. Les matchs retour commencent par une victoire face à la Géorgie 1 à 0. En Italie, les français font le nul 0 à 0. Mais lors de la réception de l'Ecosse, nouvelle défaite 1 à 0. Les Italiens reprennent la tête du groupe. Les écossais se rapprochent. Aux Iles Feroé, les bleus s'imposent 6 à 0, et enchaînent à domicile face à la Lituanie 2 à 0. Les qualifications se terminent par un nul 2 à 2 en Ukraine. La France se qualifie à l'Euro, derrière l'Italie. Pourtant le climat autour des bleus est toujours assez négatif. Domenech n'est pas aimé de la presse et multiplie les déclarations provocatrices. On oublie un parcours relativement réussi, les supporters sont difficiles également. Dans les autres groupes, on retrouve pèle mêle la Pologne, le Portugal (groupe A), la Grèce, la Turquie (groupe C), la République Tchèque, l'Allemagne (groupe D), la Croatie, la Russie (groupe E), la Suède, l'Espagne (groupe F), la Roumanie et les Pays-bas (groupe G), tous qualifiés. Les grecs ont réalisé un parcours de qualifications presque parfait et vont pouvoir défendre leur titre. La Roumanie a surpris en devançant les Pays-Bas.

       Nous allons donc maintenant aborder la phase finale en Autriche et en Suisse. Elle s'est déroulé entre le 7 et le 29 juin 2008. Les 16 qualifiés se divisent en quatre groupes. Les 2 premiers se qualifient pour les quarts de finale. Que du classique. Le but en argent a été supprimé après l'Euro 2004. On en revient aux prolongations et tirs au but.

Rentrons dans le vif du sujet avec le groupe A regroupant le Portugal, la Turquie, la République Tchèque et la Suisse qui organise l'événement. Les suisses perdent d'ailleurs leur premier match face aux tchèques 1 à 0. Les Portugais gagnent 2 à 0 contre la Turquie. Le Portugal poursuit par une nouvelle victoire face à la République Tchèque 3 à 1. Les Suisse sont définitivement éliminés suite à une seconde défaite 2 à 1 face à la Turquie. Le dernier match des suisses se termine par une victoire 2 à 0 contre le Portugal déjà qualifié. Le duel entre turcs et tchèques va décider du second quart de finaliste du groupe. Alors que la République Tchèque mène 2 à 0 à la 62ème minute, la Turquie va réaliser un énorme retournement de situation notamment grâce au doublé de Khaveci (87ème et 89ème) qui égalise puis donne la victoire à son équipe.

Le groupe B réunit l'Autriche, autre organisateur, l'Allemagne, la Pologne et la Croatie. L'Autriche perd également son premier match 1 à 0 face à la Croatie. L'Allemagne bat la Pologne 2 à 0. Pour le second match, les autrichiens ne peuvent faire mieux qu'un nul 1 à 1 contre la Pologne. L'Allemagne est surprise par la Croatie, perdant 2 à 1. Les croates déjà qualifiés terminent avec une victoire 1 à 0 contre la Pologne. L'Autriche espère un miracle mais l'Allemagne gagne 1 à 0.

Au sein du groupe C, on retrouve l'équipe de France. Elle va devoir en découdre avec l'Italie, les Pays-Bas et la Roumanie. La tâche s'annonce compliquée. Face aux roumains, les bleus n'arrivent pas à marquer et se compliquent un peu plus, 0 à 0. Les Pays-Bas ne font pas de détails face à de décevant champion du monde en titre italiens, ils gagnent 3 à 0. Les transalpins enchaînent à leur tour par un nul contre la Roumanie 1 à 1. Par contre, les bleus de Domenech vont prendre une déculottée 4 à 1 face à la sélection Oranje. On réclame déjà la démission du sélectionneur. Lui ne se démonte pas droit dans ses bottes en évoquant une possibilité de qualification face aux italiens. Pourtant rien ne va, les bleus perdent une fois de plus face à l'Italie, 2 à 0, la coupe est pleine... Domenech joue encore les provocateurs en profitant de son interview sur M6 pour demander sa compagne en mariage comme si la catastrophe sportive qui venait d'avoir lieu n'existait pas. Cela ne suffira pas à faire partir Raymond qui veut aller jusqu'à la Coupe du Monde 2010 avec la France, amenant au résultat que l'on connaît aujourd'hui. La France du football vit des heures déjà sombres mais va s'enfoncer encore plus. Pour l'anecdote, les Pays-Bas battent la Roumanie 2 à 0.

Enfin, le groupe D met en opposition la Grèce, la Russie, l'Espagne et la suède. Les espagnols font belle figure avec une génération talentueuse. Ils battent la Russie 4 à 1 tandis que la Grèce, tenante du titre perd 2 à 0 contre la Suède de Zlatan. L'Espagne confirme en battant la Suède 2 à 1. Les russes battent les grecs 1 à 0. Lors des derniers matchs, d'excellents russes battent la Suède 2 à 0. L'Espagne finit d'enfoncer la Grèce 2 à 1.

Passons aux quarts de finale. On débute par un match assez incroyable entre l'Allemagne et le Portugal. Les allemands jouent très bien et ouvrent le score par schweinsteiger à la 22ème. Klose double la mise à la 26ème. Nuno Gomes à la 40ème permet aux lusitaniens de revenir avant la mi-temps. Mais la mannshaft reprend sur le même rythme après la pause. A la 61ème, Ballack marque le troisième but. Les portugais vont essayer de revenir, ils marqueront à la 87ème par Postiga mais ils déçoivent et sont éliminés. Pour Scolari, c'est encore un échec. Le second match oppose la Croatie à la Turquie, un match ouvert. C'est en prolongation qu'il va y avoir des buts, Klasnic ouvre le score à la 119ème mais Semih Senturk lui répond à la 121ème. La séance de tirs au but sera malheureuse pour les croates qui cumulent 3 échecs, seul Srna marque le sien. Les turcs n'échouent pas et remporte la série 3 à 1. Le troisième quart entre les Pays-Bas et la Russie va donner lieu à une surprise. Les russes vont développer un jeu offensif impressionnant. Pavlyutchenko ouvre la marque à la 56ème. Les Oranje égalisent à la 86ème grâce à Van Nistelrooy. Cependant, les hollandais sont dépassés lors des prolongations, Torbinsky à la 111ème et Arshavin à la 116ème donnent la victoire à la Russie. Ce fut un beau match. Et l'on termine par le duel entre l'Espagne et l'Italie. Au bout de 120 minutes, 0 à 0. Le match a été tendu. Lors de la séance des penalties, De Rossi et Di Natale échouent, Guiza aussi côté espagnol. Fabregas envoient l'Espagne en demi. L'Italie aura déçu tout au long de cet Euro.

En demi-finale, une belle opposition a lieu entre l'Allemagne et la Turquie. Les deux pays sont proches, une forte population d'origine turque est présente en Allemagne. L'enjeu ne tue pas le jeu. On assiste à une rencontre agréable. Boral ouvre le score à la 22ème minute pour la Turquie. C'est Schweinsteiger qui relance son équipe à la 26ème. A la mi-temps, 1 à 1. La seconde mi-temps est serrée. Les allemands ne pensaient pas avoir une telle adversité. A la 79ème, Klose pense faire le plus dur en inscrivant le second but allemand. Mais les turcs, courageux, égalisent par Senturk à la 86ème. Tout le monde pense déjà aux prolongations. C'est à la 90ème minute que Lahm va surgir pour donner la victoire à la mannshaft. Les turcs sont effondrés. Après 2002, c'est la meilleure performance de cette nation. La question est de savoir qui va affronter les allemands en finale. Espagne et Russie se sont déjà croisées au premier tour, voyant une large victoire ibérique. Les russes sont émoussés par leur match face aux Pays-Bas. On attendait un match plus dur pour la Roja. Pourtant, après une première mi-temps équilibrée, les espagnols prennent le match en main. Xavi marque à la 49ème. Guiza double la mise à la 73ème. Enfin, c'est silva à la 81ème qui conclut le match. 3 à 0, nouvelle victoire de l'Espagne.

Le 29 juin 2008, le stade Ernst Happel de vienne et ses 51428 spectateurs accueille la treizième finale de l'Euro. Joachim Law espère remporter un quatrième titre pour l'Allemagne. L'Espagne, elle peut revenir sur la France au palmarès en gagnant pour la deuxième fois. D'ailleurs, la dernière finale espagnole était celle de l'Euro 1984 en France. On s'attend à un match offensif avec des équipes très joueuses. Si le niveau est bon. Il faudra se contenter d'un seul et unique but signé Torres à la 33ème minute. Ce sacre espagnol est le début d'une domination sur le football mondial de 6 années. Mais on ne le sais pas encore. L'Allemagne et sa magnifique génération lancée par le mondial 2006 n'arrive pas à concrétiser par un titre.

          Cet Euro 2008 aura été prolifique en but, eu beau jeu, en découvertes. On peut dire que cette édition a rempli pas mal de ses promesses. On peut regretter que les deux pays organisateurs aient échoué dès le premier tour. L'Italie et encore plus la France ont déçu. Cette période du football français atteindra son paroxysme en 2010 dans un car et Domenech finira par partir pour laisser sa place au président Blanc. Toutefois, le désamour causé par cet échec et le suivant vont emmener la France dans une période noire même après mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 3 commentaires

chrisnonore chrisnonore

jeudi 09 Juin 2016 à 20h03

Je l'avais presque oublié Raymond. Une vraie cata cet Euro !!! D'ailleurs, je crois que je l'ai complètement effacé de ma mémoire (seul point positif, la naissance de ma fille entre les deux premiers matchs des Bleusemoji 04).
magicjool magicjool

jeudi 09 Juin 2016 à 15h38

La dernière chronique sera un peu moins matinale...
rijekayu rijekayu

jeudi 09 Juin 2016 à 06h20

Je l'attendais impatiemment, je serai encore le premier à le lire emoji 01