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Chronique de l'Euro : 1996

Par magicjool, le dimanche 05 Juin 2016

Chronique de l\'Euro : 1996

       1996 est l'année de la 10ème édition de l'Euro. Déjà 36 ans d'existence. Et l'UEFA a réservé quelques changement pour cette nouvelle compétition. Le monde a changé, l'URSS et la Yougoslavie ont éclatées... De nouveaux pays ont vu le jour. Il a donc fallu revoir à la hausse le nombre de participants à l'Euro. Nous allons donc disputer le Championnat d'Europe des Nations à seize équipes désormais. Rien de tel pour augmenter encore le niveau du football européen. De même, la formule des qualifications a été revue. Maintenant, 47 pays disutent les qualifications. Il y aura 8 groupes, 7 de 6 équipes et un de 5. Les premiers de chaque groupe sont directement qualifiés pour la phase finale accompagnés par les 6 meilleurs deuxième. Les deux autres seconds, les moins bons, s'affrontent lors d'un barrage pour déterminer la quinzième équipe qui rejoindra le pays organisateur. D'ailleurs en 1996, c'est l'Angleterre qui a l'honneur d'accueillir l'Euro.

         Je ne vais que survoler les éliminatoires cette fois-ci. Il serait bien trop fastidieux de parler d'absolument tous les groupes. Sachez juste que la Roumanie, l'Espagne, la Suisse, la Croatie (nouvelle nation), la République Tchèque, le Portugal, l'Allemagne et la Russie ont terminés premier de leur groupe.La France, devancée par la Roumanie, termine parmi les 6 meilleurs deuxième. Après l'Euro 92, Platini a quitté le poste de sélectionneur, il fut remplacé par Gerard Houiller. Le hic, c'est qu'en 1993, le foot français subi un cataclysme contre la Bulgarie et Houiller est viré. C'est alors son adjoint, un certain Aimé Jacquet, qui va prendre le contrôle de l'équipe nationale. Sa méthode n'est pas très séduisante mais l'homme veut bâtir un projet à moyen terme. En effet, la France a obtenu l'organisation du mondial 1998 et un chantier phénoménal commence, tant au niveau sportif qu'extra-sportif. Les bleus ne perdront pas un seul match lors des qualifications, réalisant 5 victoires pour 5 nuls. Ils exploseront d'ailleurs l'Azerbaidjan 10 à 0. Les cinq qui accompagnent les bleus en phase finale sont l'Italie, la Bulgarie, la Turquie, l'Ecosse et le Danemark. Les Pays-Bas et l'Irlande vont s'affronter lors d'un barrage sur terrain neutre, un seul match qui décidera du dernier participants à l'Euro. Le match à lieu à Anfield, stade mythique de Liverpool. Les hollandais gagneront le match sur le score de 2 à 0, doublé de Kluivert (29ème et 88ème). Ainsi, nous connaissons tous ceux qui vont lutter pour la suprématie du foot européen.

            La phase finale du Championnat d'Europe des Nations 1996 s'est déroulé du 8 au 30 juin. Il a vu nos 16 qualifiés se disputer une phase de poules lors du premier tour. Quatre groupes de quatre équipes. Nous allons démarrer fort logiquement par le groupe A composé de l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Ecosse et la Suisse. A domicile, la selection aux trois lions rêve de reproduire la magnifique victoire de 1966. cependant, lors du premier match, les anglais sont contrariés par une équipe suisse accrocheuse. Shearer ouvre le score à la 24ème minute mais Turkyilmaz égalise sur penalty à la 84ème. Wembley est un peu étourdi. La seconde rencontre va enfin rassurer, Shearer et Gascoigne offre la victoire 2 à 0 face au rival écossais qui rêvait de détruire les aspirations anglaises. Enfin, la qualifications ainsi que la première place sont assurées par la belle victoire 4 à 1 face aux Pays-Bas, doublé de Shearer et Sheringham. Les hollandais terminent toutefois seconds du groupe.

Le groupe B réunit la France, l'Espagne, la Bulgarie et la Roumanie. Les bleus avaient été devancés par les roumains lors des éliminatoires, l'équipe de Hagi et Raducioiu est un bon client. Les français sont solides, s'appuyant sur une nouvelle génération prometteuse, Barthez, Thuram, Zidane, Dugarry, Deschamps, Blanc, Pedros, Djorkaeff... La France l'emporte 1 à 0 sur un but de Dugarry à la 25ème minute. Lors du second match, les bleus font match nul contre l'Espagne malgré l'ouverture du score de Djorkaeff, Caminero égalise à la 87ème. Tout va se décider lors du dernier match contre un adversaire redouté, la Bulgarie de Stoichkov qui a battu la Roumanie et fait le nul avec l'Espagne, avec les mêmes scores que la France. De plus, le traumatisme de 1993 est dans un coin de la tête. Mais Jacquet a bien préparé son coup et la France ne fera pas de détail en gagnant 3 à 1. L'Espagne quand à elle s'est fait très peur en arrachant la victoire face à la Roumanie 2 à 1 à la 84ème minute. Un nul aurait bénéficié à la Bulgarie. Les ibériques accompagnent la France en quarts de finale.

Dans le groupe C, l'Allemagne, l'Italie, la République Tchèque et la Russie s'affrontent. Les allemands battent les tchèques 2 à 0, et la Russie 3 à 0. Si les Italiens gagnent 2 à 1 contre les russes au premier match, ils se font surprendre par la République Tchèque, perdant 2 à 1. Lors du dernier match, les Italiens doivent battre ou faire un nul avec l'Allemagne et espérer une défaite des tchèques. Mais même si les russes réalisent un très bon match, ils ne font qu'un nul contre les tchèques 3 à 3. Ca n'arrange pas les transalpins qui dans le même temps se retrouvent dans l'obligation de gagner. L'Italie obtiendra un penalty dans ce match très dur. Zola s'élance, tire... mais le gardien allemand Kopke (qui jouera par la suite à l'OM) repousse. 0 à 0, l'Italie quitte la compétition dés la hase de groupe.

Enfin, le groupe D rassemble le Portugal, la Turquie, le Danemark tenant du titre et la Croatie. Il s'agit du groupe le plus ouvert, difficile à pronostiquer. Danemark et Portugal se quitte sur un nul 1 but partout tandis que la Croatie bat la Turquie 1 à 0 dans un match de novices à ce niveau. Le Portugal bat la Turquie ensuite, 1 à 0. Et la surprise vient de la Croatie qui gagne 3 buts à 0 contre le champion en titre danois, doublé de Suker et but de Boban. Pour les derniers matchs, les danois ont à cœur de se faire pardonner leur défaite et remporte 3 à 0 le match face aux turcs. La Croatie perd 3 à 0 contre le Portugal. Les croates étaient déjà qualifiés. Les portugais éliminent donc les danois dés le premier tour. Petit pied de nez à l'histoire, la Croatie étaient partie de la Yougoslavie, pays que le Danemark avait été appelé à remplacer lors de l'Euro 1992.

Des quarts de finales ont donc lieu pour la première fois lors d'une phase finale de l'Euro. Il faut savoir qu'une nouvelle règle d'importance prend place lors de cet Euro, celle du but en or. A savoir que si une équipe marque lors d'une prolongation, le match s'arrête. Le premier d'entre eux a vu l'Angleterre et l'Espagne réaliser un 0 à 0. L'Angleterre remporte la séance des penalties 4 à 2. Ensuite, La France affronte les Pays-Bas. Là aussi, au bout de 120 minutes, le score est toujours nul et vierge. La séance de tirs au but va voir nos bleus se qualifier en demi, 5 à 4. L'Allemagne joue la Croatie dans la troisième rencontre. Cette fois, il va y avoir des buts. Klinsmann marque sur penalty à la 20ème minute. Davor Suker égalise à la 51ème mais les allemands vont avoir raison de leur adversaire à la 59ème avec un but signé Sammer. Enfin, le dernier quart voit le Portugal se faire battre par la République Tchèque, 1 à 0 but de Poborsky (une des sensations de ce tournoi).

En demi finale, les bleus rencontrent la République Tchèque. Le match est tendu, le score est de 0 à 0. Rien ne change au terme des prolongations. La France dispute une nouvelles séance de tirs au but. Personne ne craque lors des 5 premiers tirs. On arrive au 6ème, Pedros est le tireur français. Il échoue. Kadlec, lui, ne tremble pas et envoie les tchèques en finale. Cet Euro des bleus se termine mais est une base de travail qui va être essentielle pour Jacquet en vue du mondial. L'autre demi oppose l'Allemagne et l'Angleterre. Wembley revit l'affiche du mondial 66. Dès la 3ème minute, shearer ouvre le score. Les allemands ne perdent pas leur sang froid et vont égaliser rapidement à la 16ème par Kuntz. Le match se ferme alors. Rien d'autre n'est inscrit. Encore une fois, nous assistons à la séance des tirs au but. Là aussi, il faut attendre les 6èmes tireurs et l'échec de Southgate pour trouver un vainqueur, 6 à 5 pour l'Allemagne. Les anglais ne remportent pas leur Euro.

La finale qui a lieu à Wembley le 30 juin 1996 devant 73611 spectateurs est une opposition à tous les niveaux. L'Allemagne, pays réunifié, joue la République Tchèque, pays né de la séparation en deux de la Tchecoslovaquie. Les allemands jouent pour un troisième trophée continental. Personne n'attendait les tchèques à ce niveau. 4 ans auparavant, les allemands s'étaient laissés surprendre par le Danemark. Cette fois encore, l'Allemagne ne réussit pas à prendre le contrôle du match. A la mi-temps, le score est toujours de 0 à 0. Mais à la 59ème minute, les tchèques obtiennent un penalty. Berger le marque. 1 à 0, le cauchemar de 1992 semble se reproduire. Bierhoff entre alors en jeu à la 68ème. Cet homme va changer le cours du match. 73Ème minute, coup franc pour l'Allemagne au abords de la surface, le ballon plongeant est repris de la tête par Bierhoff. 1 à 1. Nous allons disputer des prolongations. A la 95ème minute, une occasion un peu hasardeuse de l'Allemagne. Le ballon est dans les pieds de Bierhoff, dans la surface mais dos au but. Il se retourne sur sa gauche et déclenche une frappe. Kouba le gardien tchèque semble pouvoir repousser la frappe mais ses mains ne sont pas assez fermes et le ballon poursuit irrésistiblement sa course dans les filets... But en or !! Le premier marqué dans une compétition internationale. C'est le but qui permet à l'Allemagne d'inscrire une troisième fois son nom sur le trophée Henry Delaunay, la première en tant qu'Allemagne réunifiée. Les tchèques sont inconsolables. On ne saura jamais s'ils auraient pû revenir dans le match. Avec le but en or, c'est toute l'histoire du football que l'on pourrait réécrire. C'est comme ça.

          Voilà donc comment se termine cet Euro 96, par une réflexion sur la nature même de l'esprit du jeu. Le but en or fera couler beaucoup d'encre tout au long de son existence. Je vais terminer avec une anecdote. Mattias Sammer en cette année 1996 remporta le ballon d'or, c'est l'un des rares défenseurs à l'avoir eu. Notre prochain rendez-vous sera l'année 2000, chez des co-organisateurs mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 6 commentaires

chrisnonore chrisnonore

lundi 06 Juin 2016 à 21h36

Pour ajouter une dernière anecdote, beaucoup de spécialistes pensent que la victoire 1-3 en Roumanie lors des éliminatoires est ZE match fondateur de la génération Zidane.emoji 16emoji 04emoji 01
Je me souviens que mon entraineur avait retardé notre entrainement pour que l'on puisse regarder ce match. Et ce sour-là, il faisait très froid mais on était tous aux anges (bon peut-être pas plitviceemoji 17emoji 20).
chrisnonore chrisnonore

lundi 06 Juin 2016 à 21h32

Si je me souviens bien, les Allemands étaient presque surpris de remporter le match avec ce but en or.emoji 25
rijekayu rijekayu

lundi 06 Juin 2016 à 09h48

Petite anedocte également concernant la demie finale. Je me souviens que j'avais acheté l'équipe, et le titre était "aux portes du Paradis", l'équipe de France était favorite.
Grosse désillusion le lendemain, je me rappelle même que tout le monde disait, La France ne gagnera jamais rien, on est des guignols, etc et que dire de Aymé Jacquet??

Bref, on était loin d'imaginer que 4 ans après, nous serions Champions du Monde et Champion d'Europe emoji 20emoji 01
chrisnonore chrisnonore

lundi 06 Juin 2016 à 08h42

La France doit être l'une des rares équipes à avoir gagné deux fois grâce au but en or. Mais ça c'est une autre histoire.emoji 15
En tout cas, le but en or doit être une invention française.emoji 20emoji 16
Yohan11 Yohan11

lundi 06 Juin 2016 à 07h10

Le 1er euro que j'ai suivi, de bons souvenirs...
Le but (et sa célébration) de Gascoigne face à l'Ecosse, le tab manqué de Pedros et le désamour français pour lui par la suite, le but de Poborsky après un sombrero face au Portugal et le but de Bierhoff en or et la détresse des tchèques...
rijekayu rijekayu

lundi 06 Juin 2016 à 06h18

Je me souviens de ce but en or emoji 18
Heureusement que cette règle n'existe plus. C'était pas bon pour les cardiaques.
emoji 20
Dommage que la France ait perdu à la séance des penalty, elle aurait pu battre l'Allemagne qui me semblait jouable à l'époque emoji 22