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Chronique de l'Euro : 1984

Par magicjool, le dimanche 29 Mai 2016

Chronique de l\'Euro : 1984

           Cette nouvelle chronique est surement l'une des plus délicates à vous écrire. En effet, l'Euro 1984 est forcément connu plus ou moins de tous les français passionnés de foot. Certains ont eu la chance de le voir à la télé voire même au stade. D'autres ont comme moi regardé des tas de docs concernant cette compétition ou bien ont eu la chance de se voir conter cette histoire par un aïeul. Bref, cette chronique va vous conter une histoire capitale des bleus. D'ailleurs, il est bon de reprendre un peu le contecte de cet Euro. La RFA est championne d'Europe en titre, l'Italie est championne du monde. La France a vécu un drame à Séville en demi finale du mondial 1982 contre cette RFA. Mais une équipe s'est soudée ce soir là, les gens aiment cette équipe. Pour beaucoup, il s'agit encore de la meilleure équipe de France. La génération Platini, Tigana, Giresse et Fernandez, pour ne citer qu'eux, se voit accueillir le Championnat d'Europe et ne compte pas passer à côté de sa chance. Il sont parmi les favoris et seront chez eux. C'est la deuxième fois que la France accueille l'événement, après 1960.

         Pour les qualifications, il y a cette fois 32 pays sur la ligne de départ. Elles sont réparties en 7 groupes, 4 de cinq équipes et 3 de quatre. Dans le groupe 1, c'est la Belgique qui prend la première place devant la Suisse, la RDA et l'Ecosse. Le groupe 2 réunit le Portugal, l'URSS, la Pologne et la Finlande. Le Portugal de Jordao est une belle équipe. Elle réalise un très beau parcours. Tout est serré jusqu'à la dernière journée. Le Portugal reçoit l'URSS qui n'a besoin que d'un nul pour se qualifier. Pourtant les lusitaniens vont l'emporter sur un penalty généreux 1 à 0 et prendre la première place du groupe. La Pologne de Boniek, troisième du dernier mondial, réalise de piètres qualifications. Le groupe 3 comprend l'Angleterre, le Luxembourg, le Danemark, la Hongrie et la Grèce. Encore une fois, c'est une équipe surprise qui se qualifie, le Danemark des frère Laudrup. Ils gagnent 6 match pour un nul et une défaite. Le groupe 4 est celui de la Yougoslavie de Susic et Stojkovic. Les yougoslaves sont à la lutte avec le Pays de Galles, la Bulgarie et la Norvège. Ils gagneront 3 matchs, feront deux nuls et une défaite. Suffisant pour se qualifier. Dans le groupe 5, la Roumanie, Chypre, l'Italie, la suède et la Tchecoslovaquie s'affrontent. Les champions du monde italiens sont en dessous de tout et terminent 4ème de ce groupe, loin derrière le trio de tête Roumanie, Tchecoslovaquie et Suède. Les Roumains ne perdront qu'un seul match, en gagnent 5 et font 2 nuls. Ils ont un petit point d'avance sur la Suède. Pour le Groupe 6, la RFA fait face à l'Irlande du nord, la Turquie, l'Albanie et l'Autriche. Les allemands terminent à égalité de points avec l'Irlande du nord et ne se qualifient qu'à la faveur d'un meilleur goal average. Enfin, le groupe 7 est composé de l'Espagne, les Pays-Bas, l'Irlande, l'Islande et Malte. Espagnols et hollandais dominent ce groupe, ils affichent un bilan similaire de 6 victoire pour un nul et une défaite. Au tout dernier match l'Espagne reçoit Malte. Les hollandais ont un goal average de +16, l'Espagne de +5. Les ibériques vont réaliser un match dingue et l'emporter 12 à 1. Pays-Bas et Espagne ont un goal average identique de +16. Mais au nombre de buts marqués, c'est l'Espagne qui arrache finalement la qualification avec 24 buts marqués contre 22 pour les Pays-Bas.

         Maintenant que nous connaissons les qualifiés, il est temps de parler de la phase finale. Elle a donc lieu en France du 12 au 27 juin 1984. Sept villes seront le théatre de ces joutes européennes, Paris, Marseille, Nantes, Lens, Lyon, Saint-Etienne et strasbourg. L'engouement des français pour ce tournoi est très grand, bien sur porté par l'espoir de voir enfin l'équipe de France remporter un trophé. Le tirage au sort a donné un groupe A qui comprend la France, la Belgique, la Yougoslavie et le Danemark, et un groupe B composé de la RFA, l'Espagne, le Portugal et la Roumanie. La compétition promet d'être relevée et d'offrir du spectacle. Petite différence avec 1980, les deux premiers de chaque groupe se qualifient pour des demi finales. Cela donne beaucoup plus d'enjeu pour les groupes.

Nous démarrons donc avec le groupe A où évoluent les bleus. Ils effectuent leur entrée dans la compétition face au Danemark. Ce fut un match difficile car les danois bien que novices à ce niveau ont un jeu percutant et tourné vers l'avant. La France est sérieuse dans son entame et va marquer par l'intermédiaire de Platini à la 78ème minute. Une victoire par la plus petite des marges qui rassure le public du Parc des Princes. Mission accomplie. Dans l'autre rencontre les belges jouent contre la Yougoslavie. Ils gagnent 2 à 0 grâce à Vandenbergh (28ème) et Grun (45ème). France et Belgique se retrouvent à La Beaujoire dans ce qui va être un festival bleu. Platini ouvre le score à la 4ème minute. Giresse double la mise à la 33ème et Fernandez ajoute un troisième but juste avant la mi-temps (43ème). En seconde période, la France continue d'imposer un rythme fou et marche sur son adversaire, quatrième but signé Platini à la 74ème. Enfin, Platoche se paye le luxe d'un triplé à la 89ème minute. 5 à 0 score final. L'autre rencontre est tout aussi fructueuse, le Danemark étrille la Yougoslavie 5 à 0 également. Les bleus sont assurés de jouer une demi finale. Ils terminent d'ailleurs ce premier tour face à une triste Yougoslavie d'ors et déjà éliminée. Pourtant on assiste à un très beau match dans le chaudron stéphanois. Ce sont les yougoslaves qui ouvrent la marque par à la 32ème minute. Cette équipe est un peu la bête noire de la France et l'on se rappelle de la terrible demi finale de 1960. Mais au retour des vestiaires, on sent qu'hidalgo a su trouver les mots pour rebooster ses troupes. Platini égalise à la 59ème, permet aux bleus de prendre l'avantage à la 62ème et s'offre un nouveau triplé à la 78ème minute !! En fin de rencontre Stojkovic réduit le score. Victoire 3 à 2. La France réalise un parcours parfait dans ce premier tour et continue sa route vers le titre de la meilleure des manières. Reste à savoir qui de la Belgique ou du Danemark va accompagner les français. Les belges rentrent bien dans le match et Ceulemans ouvre le score à la 26ème. Ils doublent assez vite la mise grâce à Vercauteren à la 39ème. Mais deux minutes plus tard, ils concèdent un penalty. Arnesen le transforme et permet aux danois de revenir dans la partie avant la mi-temps. On sent au retour des vestiaires que les mouches ont changé d'âne. A la 60ème, Larsen égalise. Le match est plein d'enjeu, aucune équipe ne souhaite rentrer chez elle aussi tôt. Malgré tout, il ne peut y avoir qu'un seul deuxième et ce sera le Danemark qui inscrit le but victorieux à la 84ème minute par Elkjear Larsen. Un retournement incroyable réalisé par les jeunes pousses danoises.

Le groupe B sera moins prolifique en buts mais très serré. La RFA est bien entendu favorite mais lors du premier match face à des Portugais qui participent à leur premier Euro, elle ne peut faire mieux qu'un match nul et vierge. Dans l'autre rencontre Espagne et Roumanie se quittent aussi dos à dos, 1 à 1. Les allemands se réveillent au second match et battent la Roumanie 2 à 1, tandis que le duel de la péninsule ibérique se termine par un match nul 1 à 1. Tout est encore possible au moment de jouer le troisième match. Les portugais se qualifient en battant la Roumanie sur un but de Néné inscrit à la 81ème minute. La RFA peut tout perdre face à l'Espagne au Parc des Princes. Le sort allemand sera scéllé à la 90ème minute quand Maceda marque le seul but de la rencontre, un but espagnol. L'Espagne prend d'ailleurs la prmière place au nombre de buts marqués. La RFA quitte surprenamment la compétition dés le premier tour.

On retrouve donc en demi-finale, la France et le Portugal qui se font face au Stade Vélodrome de Marseille. Un match qui restera dans les mémoires. Ce n'est jamais un match simple contre le Portugal. Pourtant, les français marquent les premiers, par Domergue à la 24ème minute. On sent pourtant les portugais à plusieurs reprises au bord de la rupture. Et en seconde période, une égalisation lusitanienne arrive sur un but de Jordao à la 74ème minute. On va aller en prolongations. La tension est palpable, tout le monde garde un souvenir douloureux de la demi-finale de Séville. Le traumatisme est-il encore là ? A la 98ème minute, ce diable de Jordao donne l'avantage au Portugal. Marseille tremble comme toute la France. Mais les bleus sont poussés par un énorme public. Et Domergue égalise à la 114ème minute. On sent les joueurs de l'équipe de france rageurs. Tigana, Giresse et Platini ne veulent pas revivre une séance de tirs au but. Il faut réussir à gagner dans ces dernières minutes. Il reste une minute de jeu, fernandez lance Tigana d'une passe en profondeur, celui perd presque le ballon mais en garde finalement le contrôle, il s'enfonce dans la surface à droite du but, le gardien portugais sort légèrement vers lui. Tigana centre alors ras de terre vers Platini seul face au but, il y a deux défenseurs portugais qui se jettent. Platini a le temps de controler la balle et de frapper dans le but. 3 à 2. La France va enfin jouer une finale d'un grand tournoi !! Séville est exorcisée. Le rêve bleu continue. Mais qui sera l'adversaire de la France en finale. Danemark et Espagne s'affrontent. Larby ouvre le score à la 7ème minute pour le Danemark. Cette équipe est vraiment surprenante. Ils tiennent même l'Espagne en respect un long moment. Mais Maceda égalise à la 67ème. Là encore, le match se prolongera de 30 minutes pendant lesquelles rien n'est marqué. Il y aura donc une séance de tirs au but. Il n'y a aucun échec jusqu'au dernier tir danois. Elkjaer Larsen, héro face à la Belgique est cette fois le malheureux responsable de l'élimination de son équipe, 5 tirs à 4. L'Espagne défiera la France en finale.

Nous voici enfin à la finale, en ce 27 juin 1984. La France est à la porte d'un exploit incroyable, la première grande victoire française. Mais pour cela, il va falloir battre le voisin espagnol au Par des Princes. 47368 supporters sont là pour pousser la bande à Platini déjà auteur de 8 buts dans la compétition. Hidalgo qui a pris en main cette sélection en 1976 vit ces dernières heures sur le banc français. Une page va se tourner. Les bleus sont chez eux, l'échec est interdit. Coup d'envoi, les français rentrent bien dans la rencontre mais n'arrivent pas à trouver l'ouverture pour battre Arconada. A la mi-temps 0 à 0. Le stade retient son souffle. La seconde période démarre. Les bleus jouent bien mais l'Espagne est solide. Puis à la 57ème minute, coup franc pour la France, un peu à gauche des 18 mêtres. Platini le tire, sa frappe enroulée retombe ras du sol, Arconada semble capter le ballon mais celui-ci passe sous le ventre du gardien ibérique et passe la ligne. 1 à 0, la Parc est en folie. Platini est au sommet de son art. Il inscrit son neuvième but de la compétition, encore un record aujourd'hui. Mais les français savent qu'ils ne sont pas encore à l'abri. Yvon Le roux prend un carton rouge à la 85ème minute. Hidalgo est alors en souffrance sur son banc. Il faut tenir. Les espagnoles se ruent vers l'avant pour égaliser. Sur un ballon d'attaque perdu, nous sommes à la 91ème minute, Tigana envoie une passe magique en profondeur pour Bruno Bellone. Celui-ci seul face au portier le trompe d'un ballon piqué qui termine sa course au fond des filets. La messe est dite. La France est championne d'Europe sur son sol. La communion avec le Parc des Princes est formidable. Platini peut soulever le trophé Henry Delaunay. Hidalgo peut être salué pour son travail de 8 années à la tête des bleus. Bien sur, il a eu dans son équipe un joueur d'exception, Platini, mais quand on voit la qualité des autres, Tigana, Giresse, Fernandez, Battiston, Bossis, Bats, Lacombe, Bellone... on se dit que tout n'a pas été fait par un seul homme. Il ne faut pas oublier non plus les échecs de 1978 et 1982 en Coupe du Monde qui ont construit l'âme et le mental de cette équipe de France. Henri Michel prendra la suite de Michel Hidalgo. Une autre page du foot français va s'ouvrir. L'histoire des bleus peut maintenant être synonyme de victoire.

            Ainsi s'achève donc cette chronique pleine d'émotions pour moi et je l'espère pour vous. La prochaine fois, nous serons en 1988 pour l'Euro en RFA. Une page beaucoup plus ombre du football français mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
73 lectures

Commentaires 7 commentaires

mathis74 mathis74

lundi 30 Mai 2016 à 11h42

Cherche équipé pour euro
magicjool magicjool

lundi 30 Mai 2016 à 09h14

En effet, petite boulette pour le coup, Brian n'est pas à cet Euroemoji 21
xeu xeu

lundi 30 Mai 2016 à 08h57

Ah ? Ah ? Aurais-je trouvé une petite boulette ? Il me semble que seul Michael Laudrup avait participé à l'Euro 84. Brian est arrivé un poil plus tard en équipe nationale si je ne m'abuse emoji 15 Mais je peux me tromper, je n'avais que 7 ans emoji 17
chrisnonore chrisnonore

dimanche 29 Mai 2016 à 21h04

Ah ! Voilà une belle chronique.emoji 13
1984, j'en ai tellement entendu parler : les 9 buts de Platini (dont 2 triplés parfaits but du droit, du gauche et de la tête il me semble), la demi avec cette chevauchée fantastique de Tigana (il parait qu'il n'y serait jamais arrivé sans le magnifique soutien du Vélodrome, ce n'est pas moi qui le ditemoji 15), la boulette d'Arconada qui donnera, comme Panenka, son nom à un geste technique ... inhabituel !!! Bref, quelle belle année !!!emoji 04emoji 01
Yohan11 Yohan11

dimanche 29 Mai 2016 à 20h57

Ah que c'est beau cette épopée de 1984 ! A noter, l'écriture de Euro 1984 directement inspirée du Club Dorothée !!! emoji 17emoji 20
rijekayu rijekayu

dimanche 29 Mai 2016 à 20h24

Plaisir à lire comme d'habitude emoji 22
magicjool magicjool

dimanche 29 Mai 2016 à 19h37

Une chronique qui fait plaisiremoji 13