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Chronique de l'Euro : 1976

Par magicjool, le mercredi 25 Mai 2016

Chronique de l\'Euro : 1976

          5ème édition du Championnat d'Europe des Nations en 1976, vous l'aurez deviné, une nouvelle chronique toute chaude débarque pour les passionné d'histoire... du foot !! Et à part le fait que je doive travailler mes intro, je suis ravi de vous retrouver une fois de plus. Alors que dire de cette nouvelle aventure du football européen. Il s'agit de la dernière fois que nous assisterons à une phase finale à quatre équipes. La prochaine fois.... non je vais garder un peu de mystère. Nous arrivons à une bien belle époque du football qui voit évoluer des joueurs tels Cruyff, Muller, Beckenbauer, Lato... bref que du bon. Alors cette année là, 32 pays participent aux qualifications. La RFA championne d'Europe et du monde en titre fait office d'archi favori à sa succession. Les Pays-Bas sont une équipe aussi à surveiller avec leur génération du football total.

           Puisque nous avons abordé la question des participants, il faut maintenant regarder un peu quelles sont les 4 équipes qui vont accéder aux phases finales. Vous connaissez maintenant la formule, 8 groupe de quatre équipes. Les premiers de chaque groupe s'affrontent dans des quarts de finale aller-retour. Pour le groupe 1, nous retrouvons la Tchecoslovaquie, l'Angleterre, le Portugal et Chypre. Les tchecolslovaque vont prendre la première place au profit d'un point, avec 4 victoires, un nul et une défaite. Les Anglais regretteront les deux nuls face au Portugal. Chypre terminera avec un bilan peu glorieux, 0 points. Dans le groupe 2, sont réunis le Pays de Galles, la Hongrie, l'Autriche et le Luxembourg. Ce sont les gallois qui vont surprendre dans ce groupe. Ils réalisent un parcours presque parfait avec 5 victoires et une défaite en Autriche. Les hongrois pourtant favoris perdront 2 fois contre les gallois et sortent dés la phase de groupe. Le groupe 3 se dispute entre la Yougoslavie, l'Irlande du nord, la Suède et la Norvège. Les yougoslaves sont des habitués à de très beaux parcours en Championnat d'Europe qui malheureusement ne se sont jamais terminés victorieusement. Là encore, ils sont au rendez-vous. Ils gagnent 5 matchs et perdent en Irlande du nord, dominant aisément cette poule.Passons au groupe 4 où Espagne, Danemark, Ecosse et Roumanie veulent décrocher une qualification en quarts. Les ibériques vont sortir premiers de ce groupe serré en remportant seulement 3 matchs et en obtenant 3 nuls. Les Roumains ne perdent également aucun matchs mais n'obtiennent qu'une seule victoire et 5 nuls. Le groupe 5 est l'un des plus difficiles. La Pologne, l'Italie, les Pays-Bas et la Finlande se disputent la première place. Les hollandais gagnent tous leurs matchs à domicile et en Finlande mais perdent en Italie et en Pologne. Les Polonais eux ne perdent que face aux Pays-Bas mais font 2 nuls contre l'Italie. Hollandais et Polonais sont à égalité de points, l'Italie est un point derrière. Cependant les Pays-Bas ont un meilleur goal average qui leur permet d'accéder aux quarts. Le groupe 6 est celui de l'implacable URSS. Elle affronte l'Irlande, la Turquie et la Suisse. Les soviétiques remportent 4 victoires et perdent en Irlande et en Turquie. Les Irlandais payent cher la défaite en Suisse... ils sont un point derrière l'URSS. Le groupe 7 va vous intéresser un peu plus car il s'agit du groupe de la France. Le football français traverse une grosse période de disette. Dans le groupe des bleus, on retrouve la Belgique, la RDA et l'Islande. Les français vont démarrer par une défaite 2 à 1 en Belgique, un nul arraché à la 89ème minute au Parc contre la RDA et un nul 0 à 0 en Islande. Un bilan vraiment mauvais pour les hommes de Stefan Kovacs. A domicile, ils battent l'Islande 3 à 0 mais perdent 2 à 1 en RDA et font 0 à 0 contre la Belgique. Vous vous en doutez, les bleus sont loin de la qualification. Belges et allemands de l'est se disputent la première place. La Belgique va se qualifier grâce au match nul concédé à domicile par la RDA face à l'Islande. Derrière ce parcours catastrophique des bleus, est nommé un nouveau sélectionneur, le dénommé Michel Hidalgo... Enfin, le groupe 8 comprend la RFA, la Bulgarie, Malte et la Grèce. Les allemands archi favoris vont démarrer en diesel avec un parcours de 3 victoires et 3 nuls. La qualification est acquise sans forcer dans un groupe peu relevé.

Nous connaissons donc nos quart de finalistes. Le tirage au sort va nous offrir des affiches intéressantes. La Tchecoslovaquie affronte l'URSS dans le premier quart. Le match aller à Bratislava va voir les tchecoslovaques l'emporter 2 à 0. On a déjà vu l'URSS retourner des situation mais cette fois, ils sont dominés, menés deux fois à la marque et ne s'en sortent qu'avec un match nul 2 à 2 au retour. Pour la première fois, les soviétiques ne seront pas dans le dernier carré européen. Le match suivant oppose les Pays-Bas à la Belgique. Les hollandais vont gagner 5 à 0 à domicile, et s'imposer au retour 2 à 1. Dans le troisième quart, les surprenants gallois font face à la Yougoslavie. L'expérience va être plus forte. Les yougoslaves l'emportent 2 à 0 à domicile. Au retour, ce sera un match nul 1 à 1. Enfin, l'Espagne et la RFA sont les adversaires du dernier quart. En Espagne, les allemands vont arracher le nul 1 partout contre de vaillants ibériques. Au retour, l'affaire sera entendu et la RFA obtient un succès 2 à 0.

          La phase finale peut maintenant s'organiser. Parmi nos quatre qualifiés, c'est la Yougoslavie qui est choisie pour accueillir ce Championnat d'Europe des Nations. Quand on voit l'histoire de l'Euro, on se dit que c'est un choix justifié. Alors, la Yougoslavie peut-elle réussir à gagner enfin ce titre à domicile ? Nous allons voir ça. La première demi-finale va voir la Tchecoslovaquie et les Pays-bas face à face. Le match commence fort et les tchecoslovaques marquent un premier but à la 19ème minute. La grande génération hollandaise est bousculée mais revient dans le match en seconde mi-temps, à la 77ème, par le biais d'un but contre son camp de Ondrus, le même qui avait ouvert le score. Les deux équipes vont donc aller en prolongations. Et ce sont les tchecoslovaques qui vont prendre le dessus au bout du suspens. A la 114ème minute, Nehoda inscrit le deuxième but, imité à la 118éme par Vesely. La Tchecoslovaquie se hisse en finale en éliminant l'un des grands favoris. La seconde demi voit donc le pays organisateur, la Yougoslavie, défier les champions du monde, la RFA. Les Yougoslaves commencent fort devant leur public à Belgrade, 70000 spectateurs. Ils ouvrent le score à la 19ème par Popivda. A la 30ème minute, ils doublent la mise grâce à Dzajic. 2 à 0 à la mi-temps, on pense que le deuxième gros favori va quitter la compétition. Mais, le football est un sport qui se joue à 11 et où les allemands gagnent toujours à la fin... Et c'est Flohe à la 60ème qui marque et sonne la révolte germanique. Dieter Muller entre en jeu, et à la 82ème inscrit le but égalisateur. Belgrade tremble, à raison. Les prolongations sont fermées. C'est encore Muller qui va se mettre en évidence, marquant le troisième but allemand à la 115ème minute. Il conclura par un triplé à la 119ème minute alors que la Yougoslavie se projetait vers l'avant pour réussir à égaliser... 4 à 2 score finale pour l'implacable RFA.

Le match de la troisième place à Zagreb a des allures de finale, Pays-Bas contre Yougoslavie devant seulement 7000 spectateurs. Et ce sont les hollandais qui prennent l'avantage à la 27ème sur un but de Geels. Van de Kerkhof inscrit le deuxième but des Pays-Bas à la 39ème minute. Les Yougoslaves n'ont semble-t-il pas digéré le scénario de la demi. Pourtant, ils se battent et reviennent au sore dés la 42ème par Katalinski. La deuxième mi-temps est bien plus équilibrée. L'égalisation yougoslave arrive à la 82ème minute sur un but de Dzajic. Encore une fois, nous assistons à des prolongations. Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Les hollandais vont marquer à la 107ème par Geels le but victorieux. Echec sur toute la ligne pour les Yougoslaves dans leur Euro, surement trop de pression sur cette équipe face à des adversaires qui ont marché sur le monde du foot 2 ans plus tôt.

En finale, à Belgrade devant 30800 personnes, le 20 juin 1976, a lieu la cinquième finale du Championnat d'Europe des Nations entre la Tchecoslovaquie et la RFA. La partie débute vite et Svehlik va marquer le premier but de cette finale à la 8ème minute !! La RFA est prise à la gorge comme en demi finale. Et à la 25ème minute, nous ressentons un déjà vu quand Dobias inscrit le deuxième but tchecoslovaque. Mais c'est là que se réveillent les allemands par l'incontournable Dieter Muller à la 28ème minute. 2 à 1 à la mi-temps. Les tchecoslovaques font mieux que résister en seconde période. La RFA doute et l'on se dit qu'elle va finalement chuter. Mais à la 89ème, Holzenbein égalise !! Prolongations, on connaît le refrain dans cette phase finale. Les deux équipes ne lâchent rien. Difficile d'imaginer le vainqueur, tellement difficile qu'au bout des 120 minutes, Tchecoslovaquie et RFA sont dos à dos. Petite nouveauté de cette Euro mais pas des moindres, la victoire finale se jouera pour la première fois aux tirs au but. Pour ceux qui connaissent un peu l'histoire du foot, vous savez que nous allons maintenant parler de quelqu'un qui va laisser son nom à jamais gravé parmi les légendes du foot. Les tchecoslovaques tirent les premiers, ils marquent leurs 3 premiers tirs, les allemands aussi. Jurkemik inscrit le quatrième penalty tchecoslovaque. Uli Hoeness échoue... 4 à 3. Il reste un dernier tireur pour la Tchecoslovaquie. Panenka s'avance alors vers la surface de réparation. Il s'élance et réalise un geste qui gardera son nom. Il tape un petit tir en cloche au milieu du but, le gardien allemand à terre, a le temps de voir le ballon rentrer dans ses filets. Victoire de la Tchecoslovaquie face à la RFA qui achève ainsi 6 années de domination sur le football. Panenka restera le héro de cette finale grâce à un geste d'exception.

      Pour la prochaine chronique, nouvelle formule de l'Euro qui cette fois connaît son pays organisateur, l'Italie. Nous passerons donc à une nouvelle ère du football européen mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
51 lectures

Commentaires 3 commentaires

rijekayu rijekayu

jeudi 26 Mai 2016 à 13h49

Génial encore cette chronique emoji 02
J'avais oublié que la jugoslavie avait accueilli l'euro en 76.
Que des regrets qu'elle n'ai pas pu concrétiser cette année emoji 23
chrisnonore chrisnonore

jeudi 26 Mai 2016 à 13h21

En te lisant, je me rends compte que je connais moins bien l'histoire du championnat d'Europe que celle de la coupe du monde.
Et rien que pour ça, merci Magic !!!emoji 04
Yohan11 Yohan11

jeudi 26 Mai 2016 à 06h54

Excellent et en plus tu termines sur une Panenka ! emoji 15