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Chronique de l'Euro : 1972

Par magicjool, le lundi 23 Mai 2016

Chronique de l\'Euro : 1972

       Nous voici à la quatrième chronique de l'Euro, de retour en 1972. Deux ans avant, le Brésil remportait sa troisième couronne mondiale face à l'Italie. Pour cette édition, les Italiens font donc office de favoris, d'autant qu'ils sont les tenants du titre. Autre pays qui commence à impressionner au niveau européen et mondial, la RFA de Beckenbauer. Cette fois, 32 pays sont en lice au départ des qualifications, divisés en 8 groupes de quatre. Encore une fois, je vais avoir le temps de m'attarder sur les qualifications. On va se rendre compte de l'évolution du foot européen et en même temps d'une certaine continuité. Comme pour les premières chroniques, je ne dévoile rien du pays hôte de la phase finale car je vous gâcherai une partie de l'histoire.

       Rentrons donc dans le vif du sujet. Observons groupe par groupe quelles nations se détachent du lot dans ce Championnat d'Europe. Le groupe 1 est composé de la Roumanie, la Tchecoslovaquie, le Pays de Galles et la Finlande. Ce sont les pays de l'est qui impose leur loi. Et dans ce duel tcheco-roumain, c'est la Roumanie qui prend le dessus avec 4 victoires, un nul et une défaite, bilan similaire à la Tchecoslovaquie. La première place s'est jouée au goal average. Les tchecoslovaques devaient être inconsolables, regrettant certainement le nul contre la Finlande à domicile, seul point des nordiques. Dans le groupe 2, la France doit batailler avec la Hongrie, la Bulgarie et la Norvège. Les bleus vont perdre 2 fois en Bulgarie et contre la Hongrie à la maison. Ils feront un nul en Hongrie. Bilan insuffisant pour se qualifier car les Hongrois ne perdront qu'une fois en Bulgarie. Ils se qualifie devant la Bulgarie et la France à égalité. Le football français traversent une période délicate, n'arrivant pas à être présent pour les grande compétitions. Au sein du groupe 3, l'Angleterre, la Suisse, la Grèce et Malte s'affrontent. Les Anglais réalisent un parcours presque parfait comptabilisant 5 victoire et un nul. Le groupe 4 est relevé, Espagne et URSS se retrouvent, accompagnés de l'Irlande du nord et de Chypre. Les soviétiques sont une valeur sure dans l'histoire de la compétition et confirment leur statut. L'URSS obtient 4 victoires et 2 nuls. Chypre terminera avec 6 défaites sur des scores fleuves la plupart du temps, ils prennent au total 26 buts. Le groupe 5 est plus ouvert, Belgique, Portugal, Ecosse et Danemark sont des pays qui ont encore tout à prouver au niveau international. Les belges vont réaliser un beau parcours, 4 victoires, un nul, une défaite. Ils devancent les Portugais qui ont perdu au Danemark. Les tenants du titre italiens sont dans le groupe 6, face à l'Irlande, l'Autriche et la Suède. Avec 4 victoires et 2 nuls, les transalpins ne tremblent pas. Le groupe 7 est assez alléchant. S'affrontent les Pays-Bas, la RDA, la Yougoslavie et le Luxembourg. Les Yougoslaves vont être à la lutte avec les oranje et la RDA. Si le bilan à domicile avec une victoire contre les Pays-Bas, et deux nuls contre la RDA et le Luxembourg ne semble pas très bon, c'est à l'extérieur qu'ils vont aller chercher la qualif. Ils font un bon nul en Hollande et vont gagner en Allemagne de l'est et au Luxembourg. Ils restent invaincus en 6 matchs. Enfin le groupe 8 est celui de la RFA, de la Pologne, de l'Albanie et de la Turquie. Les allemands sont au dessus et réalisent un beau parcours, 4 victoires et 2 nuls. On connait donc maintenant les quarts de finalistes.

Le tirage au sort va nous offrir quatre belles confrontations. Tout d'abord, la Hongrie rencontre la Roumanie. Au match aller à Bucarest, les deux équipes se quittent sur un nul 1 à 1. Au retour, même scénario, on reste sur un match nul 2 à 2. Il va falloir en passer par un match d'appuie car il n'y a toujours pas de règles des buts à l'extérieur qui aurait souri à la Roumanie. Mais le destin voudra que les hongrois gagnent cette belle 2 buts à 1 et rejoignent la phase finale. La deuxième rencontre est presque un classique du foot européen de l'époque et oppose l'URSS et la Yougoslavie. A Belgrade, aucun but n'est marqué. L'URSS reçoit au retour et s'impose 3 à 0, sans chichi. Le troisième quart réunit l'Angleterre et la RFA, affiche pleine d'histoire. Le match aller à Wembley va d'ailleurs décider de la qualification. Les allemands vont aller gagner 3 buts à 1 dans une sorte de revanche de la finale du mondial 1966. Au retour, un match nul 0 à 0 ne changera pas la donne. Enfin L'Italie fait face à la Belgique. On s'attend à ce que les transalpins passent cet obstacle facilement mais les belges sont forts. A l'aller en Italie, les deux équipes se quittent sur un score nul et vierge. Les transalpins regretteront de n'avoir pas fait la différence puisqu'au retour, la Belgique va obtenir une belle victoire 2 à 1. Nos voisins belges réalisent donc le premier gros coup.

        Est-ce à cause de leur qualification contre les tenants du titre que la Belgique devient le pays organisateur de cette phase finale du Championnat d'Europe des nations ? Toujours est-il que c'est un bien bel honneur pour cette équipe qui accède pour la première fois à ce niveau de la compétition. Étrangement, il s'agit aussi de la première phase finale pour la RFA. D'ailleurs, belges et allemands se rencontrent en demi-finale. Cette fois-ci, y aura-t-il un effet pays organisateur ? Le début de match de la RFA semble répondre à cette question, Muller ouvre le score à la 24ème minute. Il doublera la mise à la 71ème. Les belges ne pourront que sauver l'honneur par Polleunis à la 83ème minute. Dans l'autre demi, l'URSS est donc opposée à la Hongrie. Les soviétiques prouvent une fois de plus que l'Euro est une compétition où ils sont à l'aise. Ils gagneront ce match difficile 1 à 0 grâce à une réalisation de Konkov à la 53ème minute.

Le match de la troisième place entre la Belgique et la Hongrie ne passionne pas les foules, à peine 9000 spectateurs... mais cela n'enlève rien à la victoire de la Belgique qui marque deux fois par Lambert à la 24ème et Van Himst à la 28ème, contre un penalty de Ku à la 53ème.

C'est le stade du Heysel, aujourd'hui tristement célèbre, qui accueille le 18 juin 1972, la finale du Championnat d'Europe des Nations opposant la RFA à l'URSS. 50000 personnes assistent à la rencontre. L'URSS joue sa troisième finale en 4 éditions. La RFA, elle, joue sa première finale. Elle rentre bien mieux dans le match. Muller va ouvrir le score à la 27ème minute. 1 à 0 à la mi-temps. Le suspens est alors entier. A la 52ème minute, Wimmer double la mise pour la RFA. Une minute après Muller s'offre un doublé et éteint la dernière once d'espoir soviétique. L'URSS ne parvient pas à remporter un second titre. La RFA se hisse sur le toit de l'Europe pour la première fois. Les hommes d'Helmut Schon ne vont pas s'arrêter là. Beckenbauer et Muller et leurs compères débutent une belle épopée footballistique dont l'apogée sera le mondial 74 sur leurs terres.

       Nous, nous avons rendez-vous pour un nouvel Euro en 1976. Nous découvrirons si la RFA va devenir le premier pays à conserver son titre, mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
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Commentaires 5 commentaires

Yohan11 Yohan11

mardi 24 Mai 2016 à 21h41

D'où l'expression d'une équipe en cas d'absence de son joueur fétiche: on n'a pas d'Ku emoji 15
magicjool magicjool

mardi 24 Mai 2016 à 21h31

l'arret du Ku, c'est pourtant connu
xeu xeu

mardi 24 Mai 2016 à 10h28

Ouep, gros coup de Ku emoji 17
Yohan11 Yohan11

mardi 24 Mai 2016 à 10h24

Un penalty marque du Ku, original !emoji 17emoji 21emoji 20
chrisnonore chrisnonore

lundi 23 Mai 2016 à 18h39

1972 : la France est vraiment au fond du trou. Par contre, c'est l'époque de la grande RFA avec Kaiser Franz.