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Carton jaune, football et cinéma

Par magicjool, le samedi 08 Juillet 2017

Carton jaune, football et cinéma

        C'est samedi soir, le match que vous attendez depuis une semaine va bientôt commencer, un match décisif... Mais voilà que madame met un film romantique. Vous lui aviez promis il y a quelques temps qu'elle pourrait, vous n'aviez pas vraiment écouté ce qu'elle voulait. Vous voilà embarqué dans une dispute ridicule... Maintenant, imaginez que vous puissiez combiner ces 2 choses, football et comédie romantique. Et bien, aujourd'hui, je vous propose le film de la paix avec madame, « Carton jaune » ou « Fever pitch » titre original. Une fois n'est pas coutume, ce long métrage est adapté d'un livre écrit par Nick Hornby, du même nom. Le film est sorti en 1997 et a été réalisé par David Evans. Ce réalisateur a surtout travaillé pour la télévision, 2 téléfilms, une mini-série « Unforgiven », et des épisodes de la série « Downtown Abbey » assez renommée outre manche. En tête d'affiche, un jeune premier du nom de Colin Firth, connu pour son rôle dans « Le journal de Bridget Jones » et ses suites, ainsi que pas mal de comédie romantiques anglaise. Il est accompagné par la séduisante Ruth Gemmell qui a surtout une carrière d'actrice de série au Royaume Uni.

      L'histoire de ce film, c'est avant tout le portrait de Paul, instituteur, entraîneur de l'équipe de l'école qu'il a créé, mais avant toute chose supporter inconditionnel d'Arsenal depuis 21 ans. Nous sommes au cours de la saison 1988/89. Il rencontre une nouvelle institutrice, Sarah. Rien ne semble les rapprocher et pourtant, ils vont tomber amoureux l'un de l'autre. Mais la passion de Paul a de quoi faire fuir la demoiselle. Il parle sans cesse d'Arsenal, vit à 2 minutes du stade, s'habille avec des caleçons Arsenal et ainsi de suite. Elle ne connaît rien au foot mais va au fur et à mesure s'y intéresser. Toutefois, Paul va devoir apprendre à gérer une vie à deux, saura-t-il faire une place à Sarah dans cette relation passionnel avec le club londonien ? Le film est donc un portrait de fan, une ôde à la passion du foot. Ici, les seules images de matchs sont dans le dernier tiers du film, le dernier match de la saison entre Liverpool et Arsenal qui décidera du titre, et ce sont des images de télévision. Lorsque nous sommes au stade, Paul est abonné, la caméra nous montre les tribunes. Le message est clair, le football ou en tout cas le cœur du football, ce sont eux, ces anonymes qui viennent remplir les stades chaque week-end et qui vibrent aux exploits et aux échecs de leur club favori. L'idée, c'est aussi de briser les stéréotypes que l'on peut avoir sur les supporters. Ce sont des personnes comme les autres, ils affrontent les mêmes épreuves de la vie que les autres, aiment, travaillent. Ce que nous découvrons aussi dans ce film, ce sont des flashback qui retracent la naissance de la passion de Paul. Ainsi, nous parlons de plus que du football. Nous parlons de ce qu'est une passion et de ce que cela représente pour un passionné.

     Pourquoi regarder ce film ? Et bien, en premier lieu, le rythme est agréable, on échappe au gnangnan, on s'attache aux personnages, on a envie que leur histoire réussissent. Et puis, pour ma part, le film m'a touché plus intérieurement, ce que vit Paul, ce qu'il ressent, ces réactions, je les comprenais voire même les anticipaient. Je suis un fan de foot, un fan de l'OM. Dans le film, Paul explique que cela fait 18 ans qu'il attend de revoir Arsenal gagner. Quand j'y pense, en 2010, j'ai vécu la même chose. Certes je l'avais vu bien avant sur canal+. Mais j'étais déjà supporter d'un club en pleine traversée du désert. Et puis, de toute façon, peu importe le club, le film arrive à mettre le doigt sur ce que vit un fan de foot, c'est crédible. Cela vient en partie du fait que l'auteur du livre « Fever Pitch » est aussi le scénariste du film. Sarah est un personnage clé car c'est la porte d'entrée du film pour ceux qui ne s'intéressent pas au foot. Elle agace un peu au début car c'est elle qui regarde Paul en premier lieu à travers des stéréotypes. Puis petit à petit, elle commence à le connaître, l'aimer et le comprendre. Elle se prend même au jeu, puisqu'elle suit l'évolution de la saison, reconnaît les joueurs... Au final, on l'aime bien Sarah et on a envie que Paul grandisse un peu, fasse attention à elle. Le jeu des acteurs est plutôt bon, mention spécial au meilleur ami de Paul qui me fait bien rigoler. La fin devant le match décisif est géniale. Bref, c'est drôle, touchant, pas le film du siècle mais de quoi passer un très bon moment.

         En conclusion, ce film est un portrait sympa de fan de foot. Si pour moi, l'émotion d'un match ne peut être reproduite artificiellement dans un film, ici ça fonctionne grâce au fait de suivre un supporter qui vit ces émotions. Tout le monde sait le résultat de cette saison finalement, ce n'est pas là que se joue l'émotion. Le côté malin c'est de montrer Paul naviguer entre stress, colère, joie, euphorie, déception. Et lui, vit l'émotion en direct. Le cinéma ne peut pas écrire un scénario de match qui nous surprendrait comme le foot, le sport le peuvent. D'ailleurs, je passe un petit message à Moulasse, c'est le film dont je te parlais s'agissant de retranscrire l'émotion d'une saison de foot, de supporter. Aparté terminée, je vous conseille ce long métrage et même de le regarder avec madame car c'est une bonne comédie romantique. Finis la guerre du samedi soir, bientôt c'est madame qui vous obligera à suivre les matchs. On se retrouve dans une future chronique pour un film un peu plus connu, mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool  

magicjool
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Commentaires 1 commentaire

chrisnonore chrisnonore

samedi 08 Juillet 2017 à 19h25

Celui-là non plus je ne le connaissais. Où as-tu été le chercher ???emoji 20 J'aime bien Colin Firth, une bonne raison de découvrir ce film alors.