France - Bulgarie : le cauchemar Kostadinov

La qqt de la journée internationale européenne qui arrive doit laisser perplexe certains d'entre vous. Beaucoup, comme Pirlo, n'étaient pas nés. D'autres, plus vieux, ont certainement zappé ce triste moment de leur mémoire, bien aidé par Alzeihmer probablement.

En effet, Emil Kostadinov est bien le Eder bulgare, puissance 10 probablement. Et ce match fait certainement partie des trois plus grands désastres de l'équipe de France, après Séville 82 et la finale de coupe du monde 2 006. Pour ceux qui en douteraient, voici un rappel des faits.

Après avoir raté le mondial 90 en Italie, La France participe aux éliminatoires pour se qualifier pour le mondial 94 aux USA. Elle est dans le groupe 6 en compagnie de la Suède, la Bulgarie, la Finlande, l'Autriche et Israël. Après une défaite inaugurale à Sofia 2-0, la France se reprend bien et enchaine les bons résultats, jusqu'à se retrouver en tête à deux matchs de la fin.

Classement avant les deux derniers matchs :

C'est alors que le drame commence, et ce n'est pas une tragédie grecque, mais israëlo-bulgare.

Le 13 octobre 1 993, la France reçoit Israël qui a perdu 5 matchs sur 7 et obtenu seulement 2 nuls. Les Bleus n'ont besoin que d'un point pour se qualifier et la population est sûre d'un bon résultat. Le champagne est au frais à Clairefontaine, les médias parlent peu de l'adversaire. Résultat, l'équipe de Gérard Houillier se complique la vie, mène difficilement 2-1 et se dit que le plus dur est fait. Sauf qu'en 7 moins de 10 minutes (83^ème et 89^ème), Bernard Lama encaisse 2 buts alors qu'un nul suffisait !!!! Fin de l'acte I mais toujours pas question (qui tue bien évidemment) de notre héros maudit Emil !!!

Le coup est rude mais la donnée est toujours la même : un nul suffira un mois plus tard à domicile, encore, contre la Bulgarie.

Classement avant le dernier match :

Je me souviens que Téléfoot (3 jours plus tôt) avait ouvert son émission avec la chanson de Joe Dassin "L'Amérique". Tout le monde se voyait découvrir le nouveau continent. Rien ne pouvait empêcher cette équipe emmenée par un duo d'attaquants inégalé dans le monde JPP/Canto (si ce n'est la paire brésilienne Romario/Bebeto), composée à 90% de joueurs issus de l'OM et du PSG qui dominaient le championnat et pratiquement l'Europe (le club phocéen remportait la LDC cette année-là et les parisiens avaient été éliminés en 1/2 finale de la coupe UEFA, ancêtre de l'Europa league mais en beaucoup plus relevé).

Non, rien ne pouvait arriver aux Bleus. Ce jour-là, le 17 novembre 1993, j'ai entendu probablement le public du Parc entonner la plus belle Marseillaise que j'ai entendue dans un stade.

Sauf que ce match est crispé, tendu. Canto délivre les Bleus à la 32^ème minute d'un coup de tête. Mais 5 minutes plus tard, notre ami Emil (déjà) égalise.

Les Bleus reculent, Papin sort victime de crampes à 30 minutes de la fin, remplacé par David Ginola (non, il n'est pas qu'un présentateur télé le David).

Tout doucement, le temps s'égraine. 44'40 s en deuxième mi-temps : coup-franc pour la France, au poteau de corner bulgare. Joué à deux, Ginola décide de centrer mais il n'y a personne. Les Bulgares récupèrent le ballon et le contre est terrible. 44'58 s : Kostadinov s'arrache au milieu des défenseurs tricolores et bat Lama d'une frappe sous la barre. La France est éliminée, je pleure dans ma chambre, Houillier dénoncera le " crime " de Ginola contre la France, le sélectionneur sera démis de ses fonctions. Le pire, c'est qu'en juin, on assiste au parcours des Bulgares et Suédois qui iront jusqu'en demi-finale du mondial ... Et on se dit qu'il y avait vraiment de la place pour cette génération.

Pour ceux qui veulent se faire du mal (ou pour les fans bulgares du site), voici deux petits liens :

Malgré tout, on pourra se dire que cette défaite est peut-être à l'originie de la plus belle période française. Aimé Jacquet prendra la direction de l'équipe en 1994 : la suite, on la connait par coeur.