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Chronique de l'Euro : 1988

Par magicjool, le mardi 31 Mai 2016

Chronique de l\'Euro : 1988

          Quatre années après le sacre des bleus, nous voici en 1988, la RFA va accueillir la phase finale de l'Euro pour sa 8ème édition. Nous arrivons également à la fin des années 80, le monde avance vers de grands changements, il s'agit par exemple de la dernière fois que l'URSS participe à la compétition. Le bloc soviétique s’apprête à éclater. C'est aussi l'éclosion de nouveaux talents, d'une nouvelle génération. La France par exemple, qui a terminé troisième du dernier mondial 86, a vu plusieurs cadres prendre leur retraite internationale, notamment Platini et Giresse. L'héritage du titre de 1984 va être compliqué à porter. La RFA qui organise l'épreuve, est encore vice championne du monde et sera un favori comme d'habitude.

       Encore une fois, 32 pays sont en lisse au début de ces qualifications, toujours divisés en 7 groupes. L'Espagne domine le groupe 1 avec 5 victoire et une défaite. Ils devancent l'Autriche, la Roumanie et l'Albanie. Dans le groupe 2, l'Italie fait face à la Suède, le Portugal, la Suisse et Malte. Les transalpins remportent 6 matchs pour un nul et une défaite. La France est dans le groupe 3 et doit affronter l'URSS, la RDA, l'Islande et la Norvège. Cette équipe qui a perdu de grands joueurs commence avec un triste 0 à 0 en Islande. La réception de l'URSS sera terrible, les bleus perdent 2 à 0 au Parc. C'est une première en compétition depuis 1971. Et le chemin de croix ne fait que commencer. Un nouveau 0 à 0 en RDA, une victoire face à l'Islande 2 à 0, puis défaite 2 à 0 en Norvège. Les français ne gagneront plus un match. Un nul 1 à 1 en URSS vient redonner un léger sourire mais c'est trop peu. A domicile, ils n'obtiennent qu'un autre nul 1 à 1 contre la Norvège. Enfin, ils perdent encore au Parc face à la RDA 1 à 0. Il faut à tout prix oublier ce parcours catastrophe. Malgré cela, il faudra attendre les qualifications du mondial 1990 et un nul 1 à 1 à Chypre pour voir la FFF remercier Henri Michel et le remplacer par un certain Michel Platini. Mais continuons notre récit avec le groupe 4 où l'Angleterre va dominer la Yougoslavie, l'Irlande du Nord et la Turquie, réalisant 5 victoires et un nul. Le groupe 5 est composé de la Grèce, la Hongrie, la Pologne, Chypre et les Pays-Bas. Les Oranje ont une génération formidable, Rijkaard, les frères Koeman, Gullit, Van Basten... y figure même dans le groupe un certain Bosman dont les faits d'armes seront plus juridiques. Ils vont dominer ce groupe grâce à 6 victoires et deux nuls. Le groupe 6 voit le Danemark, la Finlande, la Tchecoslovaquie et le Pays de Galles s'affronter. Les danois confirment leur niveau dans ces années 80 en se qualifiant à nouveau avec 3 victoires, deux nuls et une défaite. Enfin, dans le groupe 7, L'Irlande arrache son premier billet pour un Euro en dominant la Bulgarie, la Belgique, l'Ecosse et le Luxembourg. Bilan, 4 victoires, 3 nuls et une défaite. Ils devancent la Bulgarie d'un point, la faute à une défaite des bulgares à domicile contre l'Ecosse.

     Nous pouvons donc maintenant nous intéresser à la phase finale de cet Euro 1988 qui s'est déroulé entre le 10 et le 25 juin. Comme depuis deux éditions maintenant, nos 8 qualifiés sont répartis en deux groupes. Le groupe A est celui du pays organisateur, la RFA. Ses adversaires sont l'Italie, l'Espagne et le Danemark. La première rencontre oppose RFA et Italie. Pour leur entrée dans la compétition, les allemands de l'ouest ont un match compliqué. Les italiens ouvrent le score à la 52ème et la RFA égalise par Brehme à la 55ème. Match nul 1 à 1. Dans l'autre rencontre, du spectacle avec la victoire 3 à 2 de l'Espagne emmenée par Butragueno. Les danois vont d'ailleurs jouer leur survie dans cet Euro face à la RFA. Ils perdent 2 à 0 et sont donc éliminés. L'autre rencontre voit l'Italie battre l'Espagne 1 à 0 grâce à un but de Vialli. La RFA doit donc affronter des espagnols qui ont à tout prix besoin de gagner pour accéder aux demi-finales. Mais les allemands pourraient aussi tout perdre en cas de défaite. Ils vont donc réaliser un gros match et gagner 2 à 0, doublé de Voller, contre l'Espagne. La RFA s'assure la première place. Pour l'Espagne, c'est fini. L'Italie jouait son match en même temps face au Danemark (conséquence du fameux RFA – Autriche de 1982). Les transalpins n'auront pas laissé non plus de place au suspens en battant les danois 2 à 0, buts de Altobelli et De Agostini.

Le groupe B était tout aussi relevé. L'URSS, les Pays-Bas, l'Irlande et l'Angleterre luttaient pour aller en demi-finale. Et l'on débute par un Angleterre – Irlande passionné qui voit les irlandais gagner 1 à 0 pour leur premier match de phase finale d'un Euro. Le héro irish se nomme Houghton. L'autre rencontre entre les Pays-Bas et l'URSS de retour au plus haut niveau européen, a vu les soviétiques l'emporter 1 à 0 sur un but de Rats (beaucoup moins bien qu'un but du Ku). Anglais et Hollandais jouaient donc un match de la mort dès le deuxième match. Et ce sont les Pays-Bas qui sortiront vainqueurs 3 à 1 grâce à un triplé de Van Basten contre un but de Robson. L'Irlande continue son beau parcours en réalisant un nul 1 partout contre l'URSS, ouvrant le score par Whelan à la 38ème minute et voyant les soviétiques égaliser par Protasov à la 74ème. Lors des derniers matchs, l'URSS assure la première place en battant l'Angleterre 3 à 1. Les irlandais vont eux terminer par une terrible déception face aux Pays-Bas, perdant 1 à 0 sur un but de Kieft. Les hollandais se qualifient in extremis en demi-finale.

Dans la première demi-finale, la RFA affronte les Pays-Bas. Le match a lieu à Hambourg. La rencontre est plutôt serrée. Les deux équipes se quittent sur uun score vierge à la mi-temps. A la 55ème, les allemands obtiennent un penalty que transforme Matthaus. Le pays organisateur prend l'avantage. Mais un nouveau penalty, cette fois-ci concédé par les allemands, voit Ronald Koeman ramener son équipe à égalité. Les Oranje se montrent offensifs et vont finir par faire craquer la RFA sur un but de Van Basten à la 88ème minute. Les Pays-Bas prennent leur revanche de la finale du mondial 74 en Allemagne de l'Ouest déjà. Pour le pays hôte, grand favori, c'est un échec cuisant.

L'autre demi-finale oppose l'Italie à l'URSS. Les soviétiques emmenés par leur sélectionneur Lobanovski vont imposer leur rythme. Cependant, la première mi-temps s'achève sur le score de 0 à 0. En seconde période, Litovtchenko va trouver la faille à la 58ème minute, permettant à l'URSS de mener au score. A la 62ème, c'est Protasov qui marque et assure la victoire soviétique. L'URSS retrouve une finale du Championnat d'Europe des nations.

L'olympiastadion de Munich accueille donc une finale imprévue le 25 juin 1988. Les deux pays qui vont lutter pour le titre, Pays-Bas et URSS sortent toutes deux du groupe B. Les soviétiques avaient d'ailleurs remporté ce premier face à face. Petit cocorico, l'arbitre de la rencontre était le français Michel Vautrot... la belle époque où l'arbitrage français rimait avec qualité. Dès le début du match les hollandais dominent. Ils produisent du très beau jeu, et leur attaque composé de Gullit et Van Basten va vite faire parler la poudre. Un centre venu de la droite et recentré de la tête à hauteur des 6 mètres soviétiques. Gullit face au but saute et balance un coup de boule puissant. Le ballon rentre dans les filets. 1 à 0 à la 33ème minute. Ce sera le score à la pause. Au retour des vestiaires, la physionomie du match est inchangée. Le milieu de terrain est contrôlé par les Oranje. A la 54ème, Muhren envoie une transversale depuis le couloir gauche, Van Basten excentré à droite de la surface, à quelque mètres de la ligne de sortie de but, reprend de volée. Le ballon s'élève légèrement pour lober le gardien soviétique et replonge telle une feuille morte sous la barre. 2 à 0, but extraordinaire. Le génial Van Basten inscrit son cinquième but du tournoi et termine meilleur buteur. Les soviétique obtiendront un penalty un peu plus tard mais Van Breukelen détruit ce dernier espoir en repoussant le tir d'une main ferme. L'URSS n'arrive pas à remporter une seconde fois ce trophée pour leur dernière participation à une compétition internationale de football. En effet cette nation va disparaître... Pour les Pays-Bas c'est une première victoire, comme pour la France 4 ans auparavant. On se dit que cette génération peut faire encore mieux.

          Nous, nous prenons rendez-vous dans une prochaine chronique en 1992 pour l'Euro en Suède. Je vous la conseille vivement car il y aura quelques histoires étonnantes. Si vous suivez mes articles, vous devinerez que l'Histoire aura un impact sur le football mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
54 lectures

Commentaires 7 commentaires

plitvice22 plitvice22

mercredi 01 Juin 2016 à 21h46

Vive les Oranje. Cette génération aurait mérité une coupe du mondeemoji 14
catgio catgio

mercredi 01 Juin 2016 à 15h55

Le 1er Euro que j'ai suivi totalement avec le trio magic oranje et cette volée légendaire en finale de Van Bastenemoji 16emoji 16emoji 16
Magic, Bosman dont l'arrêt à tirer le nom est bien belge, tu confonds surement avec Johnny Bosman qui a évolué à Anderlecht notamment emoji 15
magicjool magicjool

mercredi 01 Juin 2016 à 06h04

et ben je pensaisaussi qu'il etait belge... mais dans mes recherches il a fait partie de la slection Oranje...
chrisnonore chrisnonore

mardi 31 Mai 2016 à 20h03

Bosman, notre sacré lascar qui a bien changé la face du foot, il était belge, non ?
chrisnonore chrisnonore

mardi 31 Mai 2016 à 20h01

On avait de sacrés arbitres avec Vautrot, Quiniou et Wurtz.emoji 16
chrisnonore chrisnonore

mardi 31 Mai 2016 à 20h00

Le premier que j'ai du suivre un peu. Je ne sais pas pourquoi je me rappelle de cet Italie-RFA du premier tour.emoji 15
C'est vrai qu'à cette époque (je prends un coup de vieux en écrivant ça), on avait de sc
rijekayu rijekayu

mardi 31 Mai 2016 à 16h10

Quelle belle génération ces oranjes de 1988emoji 09
J'ai hâte de lire la prochaine édition emoji 15