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Chronique de l'Euro : 1980

Par magicjool, le vendredi 27 Mai 2016

Chronique de l\'Euro : 1980

          Nous arrivons déjà à ma 6ème chronique de l'Euro. Et nous nous retrouvons en 1980, une décennie qui a vu beaucoup de choses changer. L'UEFA n'est pas en reste et a décidé de moderniser le Championnat d'Europe des Nations. Désormais, un pays organisateur est choisi avant les qualifications. Dailleurs ce pays se retrouve directement qualifié pour la phase finale. Celle-ci regroupera 8 pays divisés en deux groupes. Les premiers de chaque groupe joueront la finale, et les seconds disputeront un match pour la troisième place. La volonté est donc de s'approcher du modèle de la plus grande compétition de football, la Coupe du Monde.

      Pour les qualifications, je vais moins m'attarder que dans mes chroniques précédentes afin de traiter de façon plus importante la phase finale. Je vais donc faire un tour sur les qualifiés et parler un peu plus du parcours de nos bleus. Donc pour cette nouvelle formule de l'Euro, nouvelle formule de qualifications. L'Italie étant directement qualifiée, 31 pays prendront part aux éliminatoires. Ceux-ci sont répartis en 7 groupes, 3 groupes de 5 équipes et 4 groupes de 4. L'Angleterre sort victorieuse du groupe 1 face aux deux Irlande, la Bulgarie et le Danemark, réalisant un parcours presque parfait avec 7 victoires et un nul. Le groupe 2 voit se qualifier la Belgique aux dépends de l'Ecosse, la Norvège, l'Autriche et le Portugal grâce à quatre victoires et quatre nuls. Dans le groupe 3, l'Espagne est victorieuse devant les Yougoslaves dans un groupe à 4 où étaient également la Roumanie et Chypre. Le groupe 4 était surement le plus indécis puisqu'il réunissait Pays-Bas, Pologne et RDA, ainsi que la Suisse et l'Islande. Les hollandais se sortiront de ce ce groupe de la mort malgré un nul et une défaite contre la Pologne qui elle fera un autre nul contre la RDA. On passe donc au groupe 5, celui de la France. Le tirage n'est pas heureux puisqu'elle doit faire face aux tenants du titre tchecoslovaque, à la Suède et au Luxembourg. Les hommes de Michel Hidalgo commencent par un nul à domicile 2 à 2 contre la Suède. Ils remportent ensuite les deux confrontations face au Luxembourg. Ils perdent en Tchecoslovaquie 2 à 0. Les affaires se compliquent car la Tchecoslovaquie a pour l'instant tout gagné. Lors du déplacement en Suède, les bleus l'emportent 3 à 1 et restent dans la course. Ils doivent recevoir la Tchecoslovaquie. Ils vont réaliser un très bon match et gagner 2 buts à 1. Malheureusement, le nul initial contre la Suède laisse peu d'espoir de qualification. Il ne reste qu'un match aux tchecoslovaques qui reçoit le Luxembourg. Seule une défaite des leaders permettrait aux bleus de passer car leur goal average est moins bon. Mais pas de miracle, les tenants du titre étrillent 4 à 0 les luxembourgeois. Les bleus seront donc une fois encore absents de l'Euro mais le travail d'Hidalgo avec cette génération portera bientôt ses fruits lors du mondial 1982 mais je ne vous apprend rien. Au sein du groupe 6, Grèce, URSS, Finlande et Hongrie s'affrontent. L'URSS terminera à la dernière place de ce groupe. Ce sont les grecs qui vont accéder pour la première fois de leur histoire à une phase finale de l'Euro, étant les seuls à remporter 3 victoires ( toutes à domicile) et un nul. Ils finissent 1 point devant la Hongrie et la Finlande, 2 points devant l'URSS. Enfin, il reste une dernière place à attribuer dans le groupe 7. RFA, Pays de Galles, Malte et Turquie se la dispute. La RFA ne tremblera pas et gagnera quatre matchs pour 2 nuls, marquant 17 buts contre 1 seul encaissé.

     Nous connaissons maintenant tous les participants à cette mouture moderne du Championnat d'Europe des Nations. Comme nous l'avons vu ces 8 pays présents sont divisés en deux groupes de 4. La compétition a donc lieu du 11 au 22 juin 1980. A l'image du premier Euro, cette nouvelle formule ne rencontre pas un franc succés populaire. Les stades sont clairsemés voire quasi vides pour des matchs sans enjeux. Mais passons au jeu. Le groupe A réunit la RFA, les Pays-Bas, la Tchecoslovaquie et la Grèce. Les grecs tombent face à trois cadors pour sa première phase finale, pas de quoi imaginer un miracle. Le premier match est le remake de la dernière finale de l'Euro. L'Allemagne joue contre la Tchecoslovaquie et prend sa revanche en l'emportant 1 à 0, but de Rummenigge. Les Pays-Bas, eux, battent la Grèce 1 à 0 également. Les matchs sont fermés et tendus. RFA et Pays-Bas se font face lors du deuxième match, surement le plus bel affrontement de la compétition. Allofs ouvre le score à la 20ème minute. Il inscrit deux autres buts en seconde période à la 60ème et 65ème. Mais les Pays-Bas se révoltent et reviennent au score par Rep sur penalty à la 79ème et Van de Kerkhof à la 85ème. Trop tardif cependant pour éviter la défaite. Dans l'autre match, les tchecoslovaques gagnent 3 à 1 contre la Grèce. Il faudrait donc une victoire de la Tchecoslovaquie et une défaite allemande pour que les tenants du titre puissent tenter le doublé. Il n'y aura au final que deux matchs nuls 1 à 1 entre Pays-Bas et Tchecoslovaquie, 0 à 0 entre Allemagne et Grèce. La RFA est en finale, la Tchecoslovaquie jouera pour la troisième place.

Le groupe B est composé de l'Italie, la Belgique, l'Angleterre et l'Espagne. On démarre par le match entre la Belgique et l'Angleterre qui se termine par un nul 1 à 1. Le pays organisateur, l'Italie, affronte l'Espagne. Là encore match nul 0 à 0. Pour leur deuxième rencontre, les belges battent l'Espagne 2 à 1. dans le même temps, l'Italie gagne son match face à l'Angleterre grâce à un but de Tardelli. Angleterre et Espagne jouent donc un match sans enjeux ou presque. Ce sont les anglais qui vont l'emporter 2 buts à 1. Ils vont espérer qu'il y ait un vainqueur entre l'Italie et la Belgique pour peut-être accéder au match de la troisième place. En effet le dernier match est une vraie demi-finale. Même nombre de points, même goal average, la Belgique a tout de même l'avantage de la meilleure attaque. Ceci va donc obliger l'Italie à aller chercher une victoire devant leur public pour jouer la finale. Malheureusement, l'enjeu l'emporte sur le jeu. Les belges sont solides et ne craquent pas. Faute de buts, la Belgique garde la première place et l'Italie, pour son Euro, devra se contenter du match de la troisième place.

Italie et Tchecoslovaquie se dispute donc un match de la troisième place peu emballant à Naples. Cela se ressent dans le jeu. A l'image du tournoi, rien d'enthousiasmant. Il faut attendre la seconde période pour assister au premier but de Jurkemik à la 54ème minute. Les Italiens égaliseront à la 73ème par Graziani. En prolongations, rien ne se passe. On va donc disputer la séance de tirs au but. Il faudra attendre le neuvième tir italien raté par Collovati pour trouver un vainqueur. 8 à 9, la Tchecoslovaquie termine troisième du tournoi.

Voici venue le 22 juin 1980, jour de la finale du Championnat d'europe des Nations au stadio Olimpico de Rome. 47864 personnes assistent à la rencontre. La RFA affronte la Belgique. Etre en finale, c'est déjà la meilleure performance de l'histoire des diables rouges. Des noms dans cette sélection sont connus comme le gardien Jean-Marie Pfaff ou un certain Erik Gerets. Faut-il vraiment présenter plus que cela leur adversaire, la RFA. Hrubesch, Allofs et rummenigge, héritier de Beckenbauer, comptent bien inscrire leurs noms dans l'histoire du football allemand. Le match est serré. Les deux équipes jouent bien. Ce sont les allemands qui frappent les premiers à la 10ème minute par Hrubesch. Ce sera tout pour la première mi-temps. Le match reprend sur le même rythme. A la 75ème minute, les belges obtiennent un penalty. Vandereycken ne se fait pas prier pour le transformer. La Belgique revient donc dans le match. La RFA est un adversaire qui joue jusqu'au bout. Au bout du suspens, à la 88ème minute, Hrubesch inscrit le but de la victoire allemande ainsi qu'un doublé. La RFA est la première équipe à remporter un second titre de champion d'Europe.

        Alors, pour terminer, on pourra dire que cette nouvelle formule apporte quelque chose sportivement, le sentiment d'un vraie compétition. Le fait de n'avoir que 8 qualifiés donne un premier tour vraiment serré. L'inconvénient pour l'instant étant le succés populaire. Hormis les grosses affiches et les matchs du pays organisateur (pour peu que les résultats soient bons), l'interêt n'est pas là. Mais comme à chaque nouveauté, il faut laisser le temps. Nous nous retrouverons la prochaine fois avec une édition dont tout le monde ici a du entendre parler puisqu'il s'agit de l'Euro 1984 en France mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
55 lectures

Commentaires 5 commentaires

xeu xeu

samedi 28 Mai 2016 à 13h39

L'euro 80, c''est pas celui qui a précédé celui de 84 des fois ? emoji 21 Bizarrement je me rappelle plus du suivant emoji 01emoji 14
trogne55 trogne55

samedi 28 Mai 2016 à 11h04

Merci pour ce petit rappel. Je ne me souvenais plus de cet euro.emoji 21
chrisnonore chrisnonore

vendredi 27 Mai 2016 à 21h22

Vivement la prochaine.emoji 01emoji 04
catgio catgio

vendredi 27 Mai 2016 à 19h55

Très belle chronique Magic emoji 16emoji 16emoji 15
rijekayu rijekayu

vendredi 27 Mai 2016 à 19h08

C'est vrai que cet euro en 1980 n'avait pas l'air palpitant emoji 21
Mais merci Julien de nous l'avoir fait vivre, j'ignorais que la Belgique était parvenu en finale emoji 22