OK

Chronique de l'Euro: 1968

Par magicjool, le samedi 21 Mai 2016

Chronique de l\'Euro: 1968

       Nous voici à la troisième chronique de l'Euro. Ah 1968, quelle année marquante pour nous, ce moi de mai en est une belle occasion. Ce fut aussi l'année de la troisième édition de l'Euro, autrefois Coupe d'Europe des Nations et rebaptisée pour l'occasion Championnat d'Europe des Nations. Ce n'est d'ailleurs pas la seule modification réalisée par l'UEFA. En effet, le nombre de participants aux qualifications augmente pour passer cette fois à 31 pays. Face à cette expansions, l'UEFA a donc décidé d'abandonner les matchs aller-retour pour une phase championnat (d'où le nouveau nom, merci les deux du fond) par groupes, 8 pour être précis, dont les vainqueurs s'affronteront pour des quarts de finale afin d'accéder au dernier carré qui sera la phase finale qui reste inchangée. En à peine 3 éditions, on commence à dessiner les contours de l'Euro tel qu'on le connaît.

        Ainsi donc nous pouvons aborder la phase de qualifications. Les 31 pays participants, dont trois nouveaux que sont l'Ecosse, la RFA et Chypre (Malte est absent), sont divisés en 8 groupes, 7 de quatre et un de trois équipes. Il est à souligner l'arrivée tardive de la RFA qui possède déjà un titre mondial en 1954, dans cette compétition. On peut dire que tous les cadors actuels du foot européen sont maintenant présents. Le groupe 1 réunit l'Espagne tenante du titre, l'Irlande, la Tchecoslovaquie et la Turquie. Les ibériques vont dominer ce groupe, gagnant ces trois matchs à domicile et obtenant 2 nuls et une défaite à l'extérieur en Tchecoslovaquie. Les tchecoslovaques échouent à un point de l'Espagne, la faute à une défaite contre l'Irlande à domicile. Dans le groupe 2, Bulgarie, Portugal, Suède et Norvège se disputent la qualif en quarts. Les Bulgares survolent le groupe avec 4 victoires et deux nuls, quatres points devant le Portugal. Pour le groupe 3, On retrouve l'URSS qui remporte 5 matchs et perd en Autriche qui termine à égalité avec la Grèce, la Finlande est encore trop faible. Le groupe 4 est le groupe à trois équipes et réunit Yougoslavie, RFA et Albanie. La Yougoslavie battra la RFA qui lui rendra la pareille. Tout se joue donc avec l'Albanie qui va servir d'arbitre du trio. Son match nul face à la RFA fera le bonheur des yougoslaves. Dans le groupe 5, on retrouve la Hongrie, le Danemark, la RDA et les Pays-Bas. Les hongrois terminent premier avec 4 victoires, 1 nul et 1 défaite. Les danois quatrième de la dernière édition termineront dernier de ce groupe. Italie, Roumanie, Suisse et Chypre composent le groupe 6, et ce sont les transalpins qui vont se qualifier, comptabilisant 5 victoires et 1 nul. Aucun suspens donc. Nous retrouvons la France qui appartient au groupe 7 et est accompagnée de la Belgique, la Pologne et le Luxembourg. La France fait un nul à domicile face à la Belgique mais bat la Pologne et le Luxembourg. A l'extérieur, elle perd en Belgique et gagne en Pologne et au Luxembourg. Ce qui sauve la France, ce sont les défaites belges à domicile comme à l'extérieur contre la Pologne. Le Luxembourg, surprenant son monde pour les qualifs de 1964, ne marque cette fois qu'un point grâce à un nul 0 à 0 contre la Pologne. Le dernier groupe donc le groupe 8 voit évoluer tout le Royaume-Uni, Angleterre, Pays de Galles, Ecosse et Irlande du nord. Drôle de hasard du tirage au sort. Et à ce petit jeu les anglais tirent leur épingle. Ils remportent 4 matchs, font un nul en Ecosse et perdent chez eux contre ces mêmes écossais. Mais les scotish vont perdre en Irlande du nord et faire un match nul au Pays de Galles, faux pas de trop.

En quarts de finale, l'Italie affronte la Bulgarie. Le match aller à Sofia voit les bulgares l'emporter 3 à 2 dans un match prolifique. Les transalpins vont devoir retourner la situation. Ce sera chose faite grâce à 2 buts. L'Italie se qualifie de peu, victoire 2 à 0. Dans le second match, l'URSS rencontre la Hongrie. Les deuxième et troisième du dernier Euro vont livrer un bataille pleine de suspens. Les hongrois démarrent les hostilités à Budapest où les soviétiques ne vont pas voir le jour. La Hongrie gagne 2 à 0. Mais à Moscou, ça va être l'heure de la revanche. L'URSS réalise une remontée folle et termine le match avec une victoire 3 à 0 qui les qualifie pour une 3ème phase finale en 3 éditions. Les tenants du titre espagnols se voit attribuer l'Angleterre championne du monde comme adversaire. Les anglais gagnent le match aller à Wembley 1 à 0. Le match retour à Madrid ne sera pas à l'avantage des espagnols qui même s'ils ont mené 1 à 0, ne peuvent empêcher les anglais de se qualifier. L'Angleterre gagne finalement 2 à 1. La France pour ce quart, retrouve un adversaire qui leur a fait souvent mal, la Yougoslavie. Les bleus au match aller à Marseille sont incapables de faire la différence et sont même obligés d'arracher le nul 1 à 1. Le retour a lieu à Belgrade où les joueurs des balkans vont atomiser nos bleus 5 à 1. Les yougoslaves sont une nouvelle fois fatals à l'équipe de France.

       Parmi nos quatre qualifiés, c'est l'Italie qui est désignée pays organisateur. Cette édition va avoir quelques anecdotes assez uniques dans des matchs internationaux. Dans la première demi-finale, l'Italie fait face à l'URSS qui en l'absence de tenant du titre fait office de favori et d'épouvantail, vu son histoire dans la compétition. La question est de savoir si l'URSS va accéder à nouveau à la finale et si elle peut décrocher un deuxième titre. Seulement le match est dur, un passif existant depuis le mondial 66 où les soviétiques avaient battu l'Italie. Lee score n'évolue pas en 120 minutes, 0 à 0. Il n'y a pas de penalty à l'époque et le match va se jouer au tirage au sort à la pièce !! Une horreur... quoi qu'il arrive, le sort sera cruel. Les 2 capitaines sortent des vestiaires pour retrouver l'arbitre, Giacinto Faccheti demande face et l'obtient. L'Italie se qualifie en finale pour la plus grande joie des 68000 spectateurs à Naples. L'autre demi oppose l'Angleterre et la Yougoslavie. Les champions du monde aimeraient bien confirmer lors de ce Championnat d'Europe. Là aussi, le match est très serré, tendu. Au bout du suspens, c'est Dzajic qui va marquer à la 86ème minute, le seul but du match. L'Angleterre échoue à conquérir l'Europe.

Le match pour la 3ème place nous donne une belle opposition entre deux pays qu'on attendait plutôt en finale. L'Angleterre va battre l'URSS grâce à 2 buts signés Charlton à la 39ème et Hunt à la 63ème. Mais malheureusement, ce n'est qu'une victoire de prestige.

Le 8 juin 1968, juste après le match de la troisième place, le Stadio Olimpico de Rome accueille la finale du Championnat d'Europe des Nations qui oppose l'Italie et la Yougoslavie.Dans les buts italiens, un gardien de légende Dino Zoff. 85000 spectateur chauds bouillants attendent cette rencontre. Il ne faut pas sous-estimer les yougoslaves. D'ailleurs le début de match va le prouver. Les joueurs des balkans entament bien la rencontre et vont ouvrir la marque sur un but de Dzajic à la 39ème minute. Rome est un peu fébrile. Les italiens courent après le score et vont finir par égaliser à la 80ème par l'intermédiaire de Domenghini. Le match se terminera sur ce score malgré les prolongations. Les équipes refusant le tirage à la pièce, le match sera cette fois rejoué. Il s'agit de la seule finale d'une grande compétition internationale à être rejouée. Le 10 juin, Rome accueille le rematch entre l'Italie et la Yougoslavie. Cette fois seuls 55000 spectateurs sont présents. Et les Italiens prennent les choses en mains, ils ouvrent la marque à la 12ème minute, but de Riva. Ils doublent la mise avec un but de Anastasi à la 31ème. Plus rien ne bougera après cela, les yougoslaves paraissant incapables de réagir. Le pays organisateur remporte une nouvelle fois le trophée après l'Espagne 4 ans plus tôt.

       La prochaine édition aura lieu en 1972 et nous verrons si le pays hôte sera encore vainqueur mais ça, c'est une autre histoire...

Julien Dehodencq alias Magicjool

magicjool
67 lectures

Commentaires 4 commentaires

chrisnonore chrisnonore

lundi 23 Mai 2016 à 18h37

Hé ! J'avais loupé cette chronique de 1968.emoji 15
Les Yougoslaves ont laissé passé leur chance malheureusement Rije.
rijekayu rijekayu

samedi 21 Mai 2016 à 10h47

Dommage pour les Yougos, une année où ils auraient pu, auraient du obtenir le titre emoji 12
pirlo83 pirlo83

samedi 21 Mai 2016 à 10h47

Super article magicemoji 16 Forza italiaemoji 01
coach zitoune coach zitoune

samedi 21 Mai 2016 à 10h34

Une belle année pour un très bel article!!! emoji 15